Le délégué du gouvernement auprès de la Cud explique les aménagements que vont apporter les plans directeurs d’urbanisme et le plan d’occupation des sols.
Qu’est ce qui justifie la mise en place de ces restructurations profondes dans le processus de modernisation de la ville de Douala ?
Le diagnostic qui a été largement fait sur la situation globale du développement de la ville de Douala dans les années 80 à 2000 a fait état d’un dérèglement urbain profond, comme un bateau qui aurait perdu sa boussole ou son gouvernail. Parce que pour se développer, une ville doit disposer d’instruments universels de développement qui permettent qu’on ait une bonne visibilité et lisibilité quant à son avenir. Et ces instruments sont le plan directeur d’urbanisme et le plan d’occupation des sols. En dehors de ces instruments, on ne peut parler que de la navigation à vue.
Pourquoi ce n’est que maintenant qu’on parle de l’application de ces plans?
Quand en 2000, le Cameroun luttait pour atteindre son point d’achèvement, la ville de Douala préparait un certain nombre de projets d’urgences, projets menés dans le cadre d’un canevas bien précis qu’on a appelé « Contrat de ville ». Nos infrastructures étaient bien dégradées. C’était un problème de crise économique généralisée et non de gouvernance locale. On a atteint le point d’achèvement en 2006 et le contrat de ville a été signé en 2006 et servait de gouvernail pour le développement de Douala.
Le plan de ville de 1959 était devenu obsolète. Tous les plans qu’on a utilisés par le passé ne résolvaient pas ce problème d’urbanisation, surtout qu’il y avait peu de moyens. Fin 2006, on mène ce plan d’urgence spécial qui s’adossait sur le contrat de ville, parce qu’il y a eu des fonds Ppte, des fonds de la Banque mondiale et du C2d. Ce qui fait bénéficier à Douala 180 milliards Fcfa. Depuis 2009, les études ont été lancées pour le développement de la ville de Douala et de son aire métropolitaine.
Quelles sont les dispositions prises pour assurer le respect de ces mesures au regard des pratiques de corruption qui sont monnaie courante?
Nous ne sommes pas ignorants de tous les mécanismes élaborés pour soutirer de l’argent aux usagers. La corruption est très déterminante pour la mise en œuvre de cette mesure. Nous avons déjà fait la cartographie des risques que cela comporte. Un immeuble qui s’écroule parce qu’un agent de la Cud a reçu de l’argent pour enlever la croix. Il est passible de poursuites au Tcs. Nous allons tout faire pour que la corruption ne soit pas un obstacle. Pour celles des constructions qui existent déjà, elles ne sont pas concernées, parce que la loi n’est pas rétro active. Mais, si elles doivent faire des aménagements dans leur maison, il faut le dire à la Cud.
Comment va se faire le contrôle pour ce qui est des nouveaux chantiers ?
Chaque fois que les risques augmenteront pour les constructions, il y aura plus de contrôle. Les chantiers seront surveillés. La détention d’un permis de construire ne veut pas dire que la construction est forcément bonne. C’est la surveillance de la mise en œuvre par la Cud qui garantit la conformité. La qualité doit être assurée et on doit veiller à ce que celui qui construit respecte cette qualité. Les constructions de plus de dix mètres de hauteur seront surveillées. Il faut mettre fin au laxisme dans la ville et renforcer la discipline urbaine. La direction de l’urbanisme va travailler en étroite collaboration avec la police municipale à cet effet.