Il faut revoir la politique de gestion des grands projets - Motaze

Louis Paul Motaze Louis Paul Motaze, Minister of Economy, Planning and Regional Balance

Wed, 7 Oct 2015 Source: cameroon-info.net

A peine revenu à la tête du Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), Louis Paul Motaze, ex Secrétaire général des services du Premier Ministre donne le ton. Le nouveau Minepat semble vouloir implémenter une nouvelle approche en matière de gestion des grands projets au Cameroun.

Celui qui dirigeait déjà ce porte feuille ministériel avant de s’installer au Secrétariat général des services du Premier Ministre est par exemple contre la multiplication des projets alors même que toutes les conditions ne sont pas réunies pour qu’ils existent: «Le premier constat qu’on peut faire, c’est que nous avons une floraison de projets et il faut se demander combien marchent… J’ai eu à faire cette réflexion au cours d’une rencontre avec les membres du Gouvernement pour définir ce que c’est qu’un projet. Sert-il à quelque chose d’avoir un projet tout simplement parce qu’on a l’appui d’un bailleur de fonds et puis quand on lance, on se rend compte que les frais d’indemnisation ne sont pas là, le décret d’expropriation n’est même pas là, et du coup, on a mille projets comme ça et seulement un, deux ou trois marchent ?»

S’est interrogé le membre du Gouvernement, invité du journal de 13 heures, ce lundi 5 octobre 2015 sur les antennes du Poste National de la Crtv. «Moi, je préfèrerais une situation où on a dix projets et les dix marchent au lieu d’en avoir plusieurs et ça ne marche pas.» A-t-il ajouté.

Louis Paul Motaze pense qu’une réflexion doit être menée dans ce sens avec les autres membres du Gouvernement et le Premier Ministre, si on veut assurer l’efficacité des projets gouvernementaux au Cameroun.

«Je crois que c’est un débat qui est très important parce que lorsque le Chef de l’Etat lance un certain nombre de projets, il faut savoir que la bonne réalisation de ces projets, surtout s’ils se réalisent en même temps, les effets positifs ne s’additionnent pas, ils se multiplient. Il y a un effet multiplicateur. Donc, il faut vraiment s’assurer que toutes les conditions sont réunies pour qu’on dise qu’un projet existe. Et comme je le disais sur ce premier point, il faut se concentrer sur un certain nombre de choses et Dieu seul sait s’il y en a. Si vous voyez ce que veut faire le Chef de l’Etat pour le plan d’urgence, si vous voyez ce qu’il veut faire pour la CAN, je vous assure, si on réalise seulement cela en y ajoutant d’autres projets comme des projets autoroutiers, des projets miniers comme le fer de Mbalam, les barrages hydroélectriques, on transforme radicalement le paysage du Cameroun.»

A-t-il indiqué. Il insiste aussi sur l’importance de mener les réformes structurelles contenues dans le Document de Stratégies pour la Croissance et l’Emploi (DSCE).

Source: cameroon-info.net