Le président de la Dynamique reconnait tout de même avoir été approché par le parti au pouvoir qui n’aurait pas pu accéder à ses conditions.
Depuis la fuite dans la presse début août 2015, d’une lettre du Secrétaire Général du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) datée du 6 juillet 2015 et annonçant au Chef de l’État, le retour dans les rangs du parti au pouvoir d’Albert Dzongang, président de la Dynamique, ce dernier n’avait pas toujours réagi officiellement.
Il a finalement accepté de rompre le silence au cours de l’émission «Entretien avec», édition du jeudi 14 avril 2016 sur Spectrum Television (STV). Dipita Tongo, le présentateur de ce programme culte n’a pas attendu longtemps avant de l’interroger sur la question.
Si Dzongang confirme avoir été approché par Jean Nkuete, Secrétaire Général du RDPC, il nie en revanche avoir donné son accord pour un retour dans un parti qu’il avait quitté 19 ans plus tôt. «Jean NKuete m’a demandé: «est-ce que tu serais prêt à rentrer au RDPC ?» Je lui ai dit: tu connais les raisons de ma sortie du RDPC, c’était ma liberté et ma façon de voir.
Est-ce que le RDPC est capable d’accepter que je sois libre ? Est-ce que le RDPC est capable de reconnaitre aujourd’hui le fait de m’avoir empêché d’être maire à Douala 3e, parce que j’étais Bamiléké pour par la suite donner la même mairie divisée par deux à deux Bamilékés, y compris Madame Foning ?
Est-ce que le RDPC est capable de reconnaitre qu’il avait tort quand il a poussé Jean Jacques Ekindi à s’emparer de ma victoire en 1990 ? Il dit: c’est du passé. Je lui dis: si je devais revenir au RDPC, ça suppose que j’explique au peuple camerounais ma déception dans ma démarche dans ce que j’ai cru appeler opposition.
Que je lui dise la garantie que j’ai pour apporter quelque chose de mieux si je rentre au RDPC… On s’est séparés en prenant rendez-vous pour voir comment organiser une façon de former un groupe pour réfléchir à une possible collaboration», a-t-il expliqué.
Albert Dzongang dit avoir été surpris de découvrir ce «papier» dans la presse et accuse des proches collaborateurs du Chef de l’État d’avoir commandité cette lettre pour tenter de l’humilier. «C’est celui qui a commandité la lettre qui l’a envoyée dans la presse. Quand Nkuete a eu cette idée, certains dans le système ont tremblé, ils se sont dit que si on appelle ce garçon, il va venir nous critiquer de l’intérieur. Même mon papa Niat (Marcel Niat Njifenji, président du Sénat, NDLR) qui me prenait au téléphone, maintenant, il ne le fait plus…» a-t-il dénoncé.
«C’est une gaucherie. Si au moins on présentait un papier que j’ai signé avec le RDPC, au moins, on me demanderait ce j’ai signé ? La loi sur les partis politiques stipule que nul ne peut appartenir à deux partis politiques à la fois. Moi, président de la Dynamique, pour que j’adhère au RDPC, il faut que j’aie démissionné de la Dynamique ou que j’aie fait dissoudre la Dynamique, ce qui n’est pas fait» a-t-il ajouté.
Albert Dzongang regrette cependant la sortie de Ni John Fru Ndi (Président du Social Democratic Front, principal parti de l’opposition) qui réagissant à cette actualité avait remis en cause son honnêteté. Le patron de la Dynamique n’a en revanche pas oublié de remercier Maitre Alice Nkom qui l’aurait beaucoup soutenu et conseillé le silence durant cette période.