Il vole une valise contenant le corps d'un nouveau-né

Fri, 12 Jun 2015 Source: L'Epervier

La scène a eu lieu vendredi dernier dans une grande agence de voyage située au quartier Mvan à Yaoundé.

Gare-routière Mvan, vendredi dernier, une jeune femme, la trentaine entamée pleure à chaudes larmes. Tout à côté d’elle, un jeune homme d’environ 35 ans qui peine à contenir son émotion. Essayant autant que faire ce peu, de consoler celle qui devait assurément être sa compagne. La scène suscite la curiosité et certains camarades de voyages s’approchent du couple pour s’enquérir de la situation.

D’autres passagers en partance de Douala retrouvent le groupe qui gagne en nombre. La jeune femme en sanglot explique qu’elle ne retrouve pas sa valise de couleur bleue marine. Elle poursuit en affirmant qu’en quittant la capitale économique en direction de Yaoundé, elle avait trois valises et maintenant, elle ne retrouve que deux.

Aussitôt alerté, le chef d’agence mobilise les chargeurs qui organisent une battue dans l’agence, mais aucune trace de la valise de la jeune dame. Le chef d’agence convoque tous les chargeurs et chargés de la sécurité dans son bureau. A la surprise générale, un manque à l’appel. Mais ses collègues affirment l’avoir vu il y a quelques instants.

On tente de le joindre par téléphone, mais ce dernier ne répond pas. Le chef d’agence retourne voir le jeune couple pour tenter d’en savoir davantage sur le contenu de cette valise. Mais il refuse de le dévoiler, se contentant d’affirmer qu’elle contiendrait des choses d’une extrême importance.

Le chef d’agence rassure que l’agence s’engage à rembourser le contenu au cas où la valise n’est pas retrouvée puisque les bagages ont été payés au départ du voyage. Les éléments des forces de l’ordre situés à quelques encablures de là sont alertés et font une descente sur les lieux. Débute alors un long interrogatoire, d’abord le couple, ensuite ceux qui ont voyagé avec eux et enfin les agents de l’agence.

Mais rien ne filtre sur le fruit de cet interrogatoire. Environ une heure de temps après, le chargeur absent refait surface. Il est pris à parti par ses collègues qui lui demandent sa provenance et pourquoi il ne répondait pas au téléphone. Ce dernier visiblement terrifié ne dit pas mot. Il est conduit devant les éléments des forces de l’ordre, où il va avouer, que c’est lui qui avait emporté la valise. Interroger sur ce qu’il en a fait, il indiquera que rien et cette dernière se trouve non loin de l’agence.

Poursuivant l’interrogatoire, les enquêteurs tentent de comprendre pourquoi il a décidé de ramener la valise. Il va affirmer qu’elle contient un colis encombrant, mais il va refuser d’indiquer la nature du colis invitant plutôt les enquêteurs à y jeter un coup d’oeil. La valise est ramenée dans le bureau du chef d’agence et en présence des supposés propriétaires, elle est ouverte.

Stupeur générale, le corps sans vie d’un nouveau s’y trouve enveloppé dans les draps. La jeune dame explique que c’est leur bébé né il y a six mois et qui a trouvé la mort dans la nuit des suites de maladie. Ils ont décidé de venir faire inhumer ses restes dans leur village à Okola. Et c’est par peur de représailles, qu’ils l’ont mis dans cette valise. La nouvelle se repend comme une trainée de poudre et les gens affluent à l’agence.

Difficile dans cette marée humaine de se frayer le chemin. Les enquêteurs vont inviter le couple au poste de police pour besoin d’enquête, car disent-ils, leur acte est condamnable par la loi. Le voleur de la valise sera menotté et conduit lui aussi au poste de police. Jusqu’au moment où nous quittions les lieux, le couple se trouvait encore au poste de police le corps du nourrisson aussi. Affaire à suivre.

Source: L'Epervier