Ce Directeur de publication du journal "Le Jeune Observateur" est mort le 4 novembre 2011 au volant de sa voiture à Yaoundé, percuté par un camion-grumier conduit par un chauffeur qui a pris la fuite.
Il avait mis sa tête dans la gueule du loup en enquêtant sur les biens mal acquis d’Alain Edgar Mebe Ngo’o Ministre camerounais de la Défense. Il en avait publié une première liste qui avait fait un vrai scandale sur le plan national et international compte tenu de la misère dans laquelle vivent les populations de son pays.
Dans cet entretien, Mr Yene ne cache pas ses relations privilégiées avec Alain Edgar Mebe Ngo’o pour qui il a souvent, dit-il effectué des missions secrètes et délicates et continue à être sollicité occasionnellement "lorsqu’il y’a péril en la demeure. "Il nous donne des détails plus que précis sur les circonstances de la mort/assassinat de notre confrère.
S’il est avare sur la nature de ses autres missions, il est cependant assez bavard sur celle-ci qui les a conduits à la liquidation physique du journaliste Jules Koum Koum pour le faire taire et confesse quelque peu vantard qu’il y a "joué un rôle de premier plan’’ à tous les niveaux jusqu’à l’acte final.
De prime abord, il nous fait savoir que les révélations du journaliste sur la fortune d’Alain Edgar Mebe Ngo’o avaient été prises très au sérieux par celui-ci et par l’Armée et que s’en prenant à lui, Koum Koum s’attaquait inévitablement à l’Armée, c’est-à-dire à l’Etat. Cette affaire devenait une affaire d’Etat" et par conséquent Koum Koum était un ennemi public et devait être neutralisé, ce qu’il exprime ainsi: "Si vous vous attaquez à Mebe Ngo’o (alors qu’il reste à la tête du Mindef), vous vous serez attaqué au Ministre de la défense. Ceci étant dit…… Je ne me suis pas impliqué dans cette affaire pour protéger le personnage Mebe Ngo’o.
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C’était dans l’intérêt supérieur de la nation parce que "les informations publiées par le tabloïd de M. Jules Koum Koum étaient de nature à provoquer une rébellion au sein de nos forces de défense" Ainsi il faillait en finir rapidement et par des méthodes les plus appropriées et des plus efficaces qu’ils ont toujours utilisées en de pareils cas. Ainsi des mesures ont été mises en place. La première consistait à "l’épier et à savoir où il prenait ses informations".
Cette mission lui avait été confiée par le Colonel Henri Robert Bidga de la tristement célèbre unité de la Sécurité Militaire sous les ordres de Alain Edgar Mebe Ngo’o. La deuxième consistait en une tentative de médiation, sûrement à la demande de Mebe Ngo’o. Mission effectuée par lui et le Colonel Henri Robert au cours de laquelle une mallette d’argent avait été proposée au journaliste.
Cette tentative ayant échoué parce que le journaliste voulait une mallette plus grosse, son sort était définitivement scellé, Mebe Ngo’o ayant refusé d’ajouter le moindre centime à son contenu, parce que, sachant qu’il avait d’autres méthodes pour le faire taire et mettre un terme à cette situation qui sûrement devait affecter le moral des troupes et mettre en péril la sécurité de Biya parce qu’il ne s’agit, en fin de compte que de cela. C’est ce genre de démonstration qui passe devant Mr le Président, et Mebe Ngo’o ne le sait que si bien. L’implication de l’unité de la Sécurité Militaire commandée par son homme de main, le Colonel Henri Robert Bidga était la solution.
Notre agent Secret résume si bien la mission de la Sécurité Militaire dans la résolution des cas pareils: "Retenez surtout qu’en tant que Ministre de la défense, Monsieur Mebe Ngo’o n’est pas comme vous et moi. Le rôle de la division de la sécurité militaire est ….aussi d’assurer à ce que l’esprit de discipline règne dans les rangs… en veillant à ce que le moral des troupes soit toujours au top. Ceci étant dit, l’implication de celui qui était alors commandant de la Semil ne pouvait qu’être normale." Entendons par là son implication pour mettre hors d’état de nuire celui qui devenait une sérieuse menace pour l’Etat parce qu’il s’était attaqué à Mebe Ngo’o.
De sa propre bouche il révèle que le journaliste ayant refusé de se taire et que l’argent ni les intimidations n’ayant pu le dissuader, son sort était scellé, la seule solution qui restait étant qu’on le fasse taire. Voici comment il décrit froidement la suite, comme un agent secret habitué à ce genre de missions: "Le Colonel Bidga avait clairement demandé à votre confère de ne plus publier des informations aussi délicates sur le Ministre de la défense parce que celles-ci étaient de nature à créer le chaos au sein de l’armée. Ce jour-là, Jules Koum Koum avait juré la main sur le cœur qu’il ne le ferait plus jamais. Malheureusement, il n’a pas tenu parole.
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Moi j’avais fait, ce que j’avais fait. J’ai rendu compte et ça a donné ce que ça a donné. Ce qui est arrivé est arrivé puisqu’il a perdu la vie des suites d’un accident de la circulation." Il affirme sans la moindre nuance que les deux faits sont liés, l’une étant la conséquence de l’autre. Peut-on être plus clair que ça? Il devient évident de la bouche-même de cet Agent Secret que cet accident est consécutif à son entêtement et que le journaliste a été exécuté pour "l’intérêt supérieur de l’Etat", exécution commanditée par Edgar Mebe Ngo’o confirmant ainsi les soupçons que nous avions dès le premier jour, et que c’est pour cet intérêt supérieur de l’Etat qu’il a joué, comme il affirme lui-même et sans la moindre contrainte, jouissant de tous ses sens un rôle primordial dans affaire parce qu’il y avait un réel "péril en la demeure".
Peut-être s’agit-il ici du repentir d’un assassin tourmenté dans son sommeil par sa conscience ou d’un règlement de compte entre ripoux. Toujours est-il que cette situation est claire et que les assassins de Jules Koum koum sont désormais connus et identifiés comme étant Jean Lambert Yene Abega, ex-Agent Secret, Alain Edgar Mebe Ngo’o, Ministre de la Défense, le Colonel Henri Robert Bidga alors commandant de la Division de la Sécurité Militaire et le chauffeur du véhicule ayant exécuté cette mission et qui a pris la fuite et, qui sans surprise, s’il est identifié ne serait autre qu’un militaire de la Sécurité Militaire. Qu’est-ce que la Justice attend pour les interpeller et les amener à s’explique? Enfin, Edgar Mebe Ngo’o est au-dessus de la Loi.
Cela s’est vérifié à maintes reprises. Il le sera tant que Biya sera Président de la République. Il peut continuer tranquillement à piller le Pays et à tuer impunément les fils, les maris et les géniteurs des autres pour camoufler ses turpitudes.
Maintenant la question reste de savoir, s’agissant d’un crime d’Etat pour protéger le moral des troupes, si Biya qui est si regardant sur le confort psychologique de ces hommes qu’il ne cesse d’arroser d’or chaque fois qu’ils manifestent quelques humeurs en était informé et quel est son degré d’implication dans cette affaire compte tenu aussi de ses relations privilégiées avec Edgar Mebe Ngo’o son protégé.
Tout ce qu’on sait, c’est que malgré toutes ces dénonciations il continue à le garder dans son Gouvernement et rien ne dit qu’il s’en débarrassera de sitôt pour le laisser répondre de ses crimes devant la Justice du Peuple.