C’est le résultat d’une étude scientifique menée au Gabon par des chercheurs de plusieurs instituts.
Sur le plan théorique et biologique, le lien entre paludisme et drépanocytose n’est pas nouveau. Seulement aucune étude n’avait permis de quantifier le nombre de cas. Aujourd’hui, des traitements existent pour les deux maladies, mais les résultats de cette étude révèlent que le paludisme entretient la drépanocytose, une maladie génétique du sang.
« On a toujours deux versions d’un gène, une qui vient du père, une qui vient de la mère. Quand les deux versions sont anormales, ça crée une maladie qui est très lourde. Et par contre, quand il y a une seule des versions qui est anormale, on n’a pas de pathologie apparente et dans ce cas-là on est protégé contre le paludisme.
Donc en fait, il y a les deux effets. Dans un pays où il y a beaucoup de paludisme, on a tendance à avoir beaucoup de gens hétérozygotes parce qu’ils sont protégés. Mais du coup ça crée aussi beaucoup d’enfants qui naissent homozygotes qui eux, sont à risque d’avoir la maladie grave », soutient l'ingénieur de recherche à l’Institut de recherche et de développement de Montpellier, Eric Elguero, est un des auteurs de l’étude.
En conclusion, les chercheurs recommandent donc de lier les actions de prévention et de surveillance épidémiologique notamment en délimitant les zones de persistance des populations drépanocytaires. Une maladie qui touche environ 275 000 naissances chaque année.