Arrêté au lendemain de la marche du 22 septembre 2020, le professeur Alin Fogue est toujours en prison. D'après une décision de la justice camerounaise, le Trésorier général doit faire 7 années de prison. Mamadou Mota qui a toujours condamné l'incarcération du cadre du MRC, donne ce jeudi, les circonstances dans lesquelles il a été enlevé puis jeté en prison.
On savait que le prof Fogue a été enlevé de manière rocambolesque. Mais ce que les Camerounais ignoraient, est que l'universitaire a reçu un coup de fil, afin de le piéger.
"Ils l'ont appelé sur son téléphone prétextant que ses amis politiques s'opposent à la police devant le domicile du Président Kamto. Quand il arrive, ils se saisissent de son téléphone et l'embarquent pour une destination inconnue. Des mois plus tard, à l'interrogatoire, ils lui dorent, tu nous a humilié à la court constitutionnelle. Tu veux déstabiliser le pouvoir de Paul Biya. Son étudiant l'envoie à l'échafaud. Dans un simulacre de justice, ils le condamnèrent à 7ans sans être jugé. Notre justice est oblitérée par des carriéristes aux ordres de la dictature", écrit Mamadou Mota, le Vice-président du MRC.
"Alors que j’étais resté sur les lieux pour porter assistance à un des éléments du Semil dépêchés comme annoncés sur les lieux par le colonel Joël Emile Bamkoui, légèrement blessé au doigt lorsqu’il aidait les policiers à arrêter les jeunes, j’ai été enlevé sans aucun mandat par le chef d’escadron Jean Alain Ndongo, commandant de la Compagnie de gendarmerie, Commandant de la Compagnie N°1 de gendarmerie de la ville de Yaoundé", révélait Alain Fogue au lendemain de son incarcération.
Par la suite il confie avoir été conduit au Groupement territorial de gendarmerie du Mfoundi, où sous les ordres du Commandant de la Légion de gendarmerie du Centre, le Colonel Jean Marie Ebikitie. Il a été interrogé pour flagrance d’insurrection, attroupement non autorisé et autres. Puis il a été retenu contre son gré de 1h30 du matin à 6 heures 30 minutes. Dans cet engrainage, il a été remis sans aucune justification judicaire possible, aux hommes du chef d’escadron Dieudonné Bialo, Commandant du service central des recherches judiciaires (Scrj), et précisément au lieutenant Cédric Nganso Nana.
Prof Fogue précise par ailleurs que le Scrj est situé au sein du Sed dirigé par Yves Landry Etoga Galax "qui était informé de ma séquestration dans ses services par les éléments à qui il donnait des instructions précises sur les traitements à m’infliger", révèle-t-il.
Pour terminer, il assure qu’il y a été torturé, maltraité, du 22 septembre au 3 novembre 2020.