Ces migrants ont été accueillis ce 28 novembre à l’aéroport de Douala, par le gouverneur de la région du Littoral.
Dix-huit migrants camerounais provenant de Libye et d’Algérie ont regagné leur pays d’origine ce 28 novembre 2017. Selon le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, ce rapatriement collectif rentre dans le cadre d’une campagne de retour organisée par le gouvernement.
A leur arrivée, ces jeunes migrants qui envisageaient se rendre en Europe, ont manifesté leur joie de retrouver la terre natale, après des mois pour certains, et des années pour d’autres. Dans leurs récits, on retrouve comme dénominateur commun la misère vécue, les étapes difficiles bravées dans ces pays pour tenter d’accéder à un « eldorado », et parfois le flirt avec la mort.
L’un de ces rapatriés souffre aujourd’hui du dos. Il affirme avoir marché plusieurs kilomètres dans le désert d’une ville à une autre. Nombreux sont ses compagnons de route qui sont décédés faute d’énergie pour continuer. « J’ai passé un an trois mois hors du pays.
Nous sommes passés par le Nigeria, le Niger. Arrivé à la frontière avec l’Algérie, ma misère a commencé. J’ai été abandonné dans le désert. J’étais avec une dame qui est décédée par manque d’eau et elle m’a laissé son bébé d’un an dans les bras », raconte-t-il.
Un autre affirme pour sa part avoir fait la prison plusieurs fois et avoir tenté de traverser la Méditerranée à deux reprises. « J’ai été emprisonné en Libye. Les prisons sont surchargées. Trois Camerounais sont morts sous mes yeux. Je me suis évadé et j’ai parcouru des kilomètres à pied dans le désert, une véritable souffrance».
Les migrants ont été reçus par le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua. Ce dernier a pris le temps d’écouter les différents récits, avant d’annoncer que le chef de l’Etat a donné des instructions pour qu’on prenne en charge ces migrants, gratuitement.
Ces derniers ont remercié l’Organisation Internationale des Migrants (OIM), qui a contribué efficacement à leur prise en charge à Niamey au Niger, avant leur retour au Cameroun.
Selon l’Oim, 1700 camerounais sont concernés par les affres de l’immigration clandestine, et ce en Libye seulement. Le phénomène serait étendu à l’Algérie, au Niger et au Maroc.