Après avoir revendiqué sa « victoire » à l’élection présidentielle du 12 octobre dernier, Issa Tchiroma déploie une stratégie en trois phases pour contraindre le régime Biya à reconnaître sa légitimité.
Publication de procès‐verbaux, appels à des manifestations pacifiques qui se sont muées en émeutes insurrectionnelles (casses, pillage, vol) et désormais, un mot d’ordre de « villes mortes » pour asphyxier économiquement le pouvoir en place.
Une escalade politique qui place le Cameroun au bord du gouffre. Au moment où le front Issa Tchiroma appelle à une nouvelle semaine de « villes mortes » pour faire plier le régime en place, force est de constater qu’après quatre jours de paralysie économique à Douala (capitale économique) pour ne citer que cette ville‐là, les ménages sont au bord de l’asphyxie.
Le secteur informel, qui fait vivre plus de 50 % de la population, est à l’agonie. Les tontines ne tournent plus, les petits commerces suffoquent, et les familles peinent à se nourrir. 
Pendant ce temps, les leaders politiques appellent le peuple à se sacrifier sans lui offrir le moindre accompagnement. Entre la revendication illégitime des droits démocratiques et la survie quotidienne, faut-il vraiment choisir ?
Faits et méfaits d’une escalade politique contre‐productive où le soulèvement populaire et la désobéissance civile défient la légalité institutionnelle.