Dans la ville de Yaoundé, au quartier Messamendogo, se trouve désormais une fontaine d'eau. Cette dernière a été inaugurée par des collaborateurs du maire de la ville, au cours d'une cérémonie qui est tournée en dérision sur les réseaux sociaux.
En Afrique et particulièrement au Cameroun, on inaugure en grande pompe tout, même les infrastructures les plus petites. Routes, pistes rurales et même les WC publics.
La cérémonie d'inauguration de la fontaine d'eau de Messamendogo passe mal au sein de l'opinion nationale et des internautes africains. Les gens se demandent à quoi sert cette fontaine d'eau pour les Camerounais qui ont des problèmes plus sérieux.
Dans une publication sur son blog, l'activiste Nzui Manto s'est moqué de la cérémonie d'inauguration.
"L’une de ses sept collines de la capitale du Cameroun est prise d’assaut par un impressionnant cortège de berlines transportant le premier magistrat de la ville accompagné de toute sa délégation. Au quartier Messamendogo,c’est l’effervescence totale ! Danseurs de Bikutsi arborant la traditionnelle tenue du parti de Paul Biya reprennent en chant les pieds pataugeant dans la poussière rougeâtre le populaire refrain :
« Paul Biya toujours chaud gars !Paul Biya grand bâtisseur infatigable ! »
À quelques pas de là, le ruissellement d’une eau brunâtre se fait entendre. Un ingénieur syrien pour certains et français selon d’autres munie de sa truelle accueille en pompes Luc Messi Atangana, maire de la ville de la capitale du Cameroun venu inaugurer une infrastructure moderne :la fontaine d’eau réhabilitée de Messamendogo !
Un tonnerre d’applaudissements résonne, larmes aux yeux, madame Gisèle Owona peine à contenir ses émotions ! La proche collaboratrice du Maire témoigne au micro des médias présents, sélectionnés à cette occasion, son patriotisme intarissable et surtout de la magnanimité légendaire du chef de l’état son excellence Paul Biya, visionnaire aveuglé par le bien-être de son peuple. Toujours dans le sciage de son intervention, Mme Owona appelle les camerounais à ne pas céder aux provocations des réseaux sociaux comparant le Cameroun à certains pays de l’Afrique de L’Ouest mais à faire confiance à la politique d’un Cameroun émergent à l’horizon 2035,initiée par le père de la nation".