Dans un «Voice» tombé entre les mains de la police, l’ex-sénateur SDF appelait la population à se rendre le 25 septembre dernier au Nord Cifan pour arrêter les constructions.
Aboubakar Siroma, représentant régional du Social Democratic Front (SDF) dans l’Adamaoua et ex sénateur, a regagné son domicile à Ngaoundéré, le 24 septembre dernier aux environs de 19 h. Il a aussitôt rattrapé ses prières de la journée. Une journée pour le moins tumultueuse, car l’ex sénateur, qui devait répondre à une invitation à la cérémonie d’un homologue du Rdpc, s’est plutôt retrouvé à répondre aux questions de la gendarmerie et de la police. Tout a commencé à son domicile, à 9 h passé de quelques minutes, le 24 septembre dernier.
D’abord un tour éclair d’un gendarme, et le relais pris par deux commissaires divisionnaires et leurs éléments. Les échanges ici sont pour le moins cordiaux et pédagogiques, bien qu’étant dans une mouvance inquisitoire. Mais la police ne va pourtant pas s’arrêter là.
Aboubakar Siroma est aussitôt convoqué à la délégation régionale de la Sûreté nationale de l’Adamaoua, où il arrive à 11h18. Après un échange à huis clos avec le délégué régional Pierre Tiwa, des assurances sont faites aux proches d’Aboubakar Siroma. Il va juste être auditionné et rentrer chez lui.
L’ex sénateur sort donc de la Drsn pour d’abord rallier la division des renseignements de la police à 12h22. Il sort de cette division vers 16h et est directement orienté à la division voisine de la Police judiciaire, pour être auditionné « au pénal» ; un exercice qui s’achève à 18h12. Aboubakar Siroma, manifestement épuisé après 9 heures entre les mains de la police, à être interrogé « sur très hautes instructions du gouverneur de l’Adamaoua», a-t-on appris, peut finalement rentrer chez lui.
A l’origine de ce long jour non ouvrable de travail des hauts responsables de la police de Ngaoundéré, le samedi 24 septembre dernier, un vocal en fulfuldé du sénateur Aboubakar Siroma, diffusé dans certains groupes whatsapp la veille 23 septembre. En substance, l’ex sénateur dit : « Je vous salue les enfants de Ngaoundéré et de l’Adamaoua. Je suis Aboubakar Siroma, fils de l’Adamaoua. Je m’adresse à vous aujourd’hui, pour parler à nouveau du problème du cimetière qui nous préoccupe depuis cinq ans environ.
Nos parents ont été enterrés à Joli Soir, aujourd’hui, le cimetière n’existe plus et a complètement disparu. Et au cimetière du Nord Cifan, les habitations ont aussi commencé à sortir de terre. Je prends le cas d’une maison construite par un élément du BIR qui menace les gens. Globalement, le gouverneur a échoué, le président du conseil régional a échoué, le préfet a échoué, le maire de la ville a échoué, le député a échoué, la maire de l’arrondissement a échoué, et même la chefferie traditionnelle a échoué.
La seule solution donc, c’est que dimanche 25 septembre 2022, à 10h, tous les enfants de Ngaoundéré, chacun avec ce qu’il a, doivent se rendre sur le site du cimetière du Nord Cifan. Nous allons directement y chercher la solution. On ne peut pas laisser quelqu’un construire dans un cimetière parce qu’il est BIR. Si ça a dépassé les autorités, ça ne va pas nous dépasser en tant qu’enfants de Ngaoundéré. Et ce, même si ce militaire a 1000 balles pour tuer les gens, ces balles vont finir. On va lui dire la vérité et on va l’arrêter. Donc, rendez-vous est pris après demain dimanche».