Le Cameroun traverse une grave instabilité politique avec la crise anglophone. Cette crise qui dure plus d’un an prend des proportions inquiétantes. Le groupe Ambazonie qui malmène Paul Biya et son pouvoir veut proclamer l’indépendance de la zone anglophone ce 1er octobre. Des diplomaties extérieures ont interdit le Cameroun à leurs ressortissants.
Très remontés par le statu quo dans le pays, les opposants d’une voix unanime ont dénoncé cette léthargie de Paul Biya dans la gestion de la crise anglophone lors d’une conférence de presse le 28 septembre dernier à Yaoundé. Pour Maurice Kamto, le président du MRC, le Cameroun est un pays orphelin de Paul Biya.
« Le pays est orphelin de son Président au moment où il a le plus besoin de lui. Le peuple est devenu “mendiant de la paix” et de l’attention du Chef de l’État, plus porté à disserter sur la pauvreté et les souffrances à travers le monde qu’à s’investir véritablement dans la recherche volontariste de solutions à la grave crise anglophone qui secoue la Nation, » s’est indigné Maurice Kamto.
Mais pour le président camerounais, cette situation serait minime au point où il ne l’a même pas évoqué dans son discours à la tribune de l’ONU. Il a été annoncé en début de semaine à Genève en Suisse pour un séjour privé.
« Combien de morts et de destructions faut-il pour que le Président de la République, qui concentre entre ses mains tous les pouvoirs au sein de l’État, se ressaisisse et s’acquitte enfin des missions pour lesquels il a sollicité, une énième fois, les suffrages des Camerounais en 2011 ? Attend-il la partition du Cameroun pour agir ? Mais agir à faire quoi quand la maison-Cameroun aura volé en éclat ? » », s’interroge Maurice Kamto.
Les climats politique et social restent tendus dans le pays. Le gouverneur des régions du sud-ouest annonce la fermeture des frontières terrestres et maritimes de la région du 29 septembre au 02 octobre alors qu’à Douala l’explosion de bombe artisanale a mis la ville en alerte. Pendant ce temps, c’est le ministre Esso de Biya qui appelle à une manifestation à Douala les militants du RDPC dans les rues le dimanche 1er octobre.