Indemnisations : Des millions de dollars détournés

Money CFA Photo d'archives utilisée à titre d'illustration

Tue, 28 Jun 2016 Source: fr.allafrica.com

La majorité, purs produits de l'Ecole nationale de la magistrature (Enam), ce qui fut jadis une prestigieuse institution , se retrouve aujourd'hui derrière les barreaux.

La liste des administrateurs sortis de l'école nationale de magistrature (Enam) incarcérés à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, la capitale pour avoir détourné les fonds destinés aux personnes à indemniser dans le cadre de la construction de certains projets sociaux, s'allonge de jour en jour.

Ils sont sous-préfets, adjoints préfectoraux, chef de cabinet de certains préfets, préfets, maires, adjoints aux maires, délégués départementaux. La liste est longue.

A tort ou à raison, ils sont tous incarcérés pour avoir participé d'une manière ou d'une autre, aux détournements de deniers publics dont le montant s'élève à plusieurs millions de dollars.

En franc CFA, ces détournements atteignent des milliards.

Les derniers fonctionnaires incarcérés viennent de l'arrondissement de Bankim. C'est un arrondissement de la région de l'Adamaoua.

Et dans cette localité, l'Etat avait prévu de construire un barrage au niveau de la Mape, qui est une grande rivière. Aux abords, se trouvaient des habitations qui ont été détruites.

Les propriétaires, au nombre de 66 devaient percevoir des indemnisations. Or, seuls 59 sont effectivement en possession de leurs dus. Les six autres bénéficiaires ont vu disparaître, comme par enchantement, leurs noms de la liste définitive établi par le sous-préfet, entériné par le préfet du Banyo, dont fait partie l'arrondissement de Bankim.

Chose curieuse, sur la liste définitive, en sus de 59 bénéficiaires, la liste s'est allongée jusqu'à 103. Le surplus des bénéficiaires a été «acheté» par les administrateurs avec comme condition, que ces derniers une fois qu'ils auraient perçu leur dû, verseraient 35% de l'enveloppe au sous-préfet et sa suite.

L'affaire remonte à moins d'un an. Actuellement, 12 personnes sont déjà incarcérées pour cette affaire dite de «la mape».

Et ils ne sont pas les seules. Il y a également Jean François Vilon, ancien préfet de l'Océan, Joseph André Eyébé, sous -préfet de l'arrondissement de Bangangté, Hubert Bessala, ancien sous-préfet de Kribi, Ngoun, délégué départemental de l'agriculture pour l'Océan, Placide Kuntz Ndobo, ancien sous-préfet de Zoatélé, tous incarcérés à Kondengui.

Ils sont accusés de détournements de deniers publics d'environ 4 milliards de Fcfa, découlant des travaux du port en eau profonde de Kribi, elle devait être reversée aux populations de Lolabe, Mboro et Bongale. Mais, ces dernières n'ont pas eu de chance.

Au Cameroun, la situation est telle que le tribunal criminel spécial (Tcs) reçoit des personnalités tous les jours, pour des questions de détournements, de corruption ou de fautes de gestion.

Source: fr.allafrica.com