• Des hauts commis de l'Etat sont cités dans des affaires de gabégie
• Ils bénéficient des privilèges aux coûts exubérants
• C'est le cas d'un cadre du RDPC qui perçoit 40 millions d'indemnité du logement
Les hauts cadres de l'Etat camerounais bénéficient d'importants priviliges liés à leurs fonctions. Du logement en passant par l'hôtel particulier, l'assurance santé, les frais de représentation, la retraite.
Des cartes privilèges pour les bons d'essence, d'électricité, d'eau, des voitures de fonctions renouvelées chaque année. Tout le pactole mis en place pour permettre à ces cadres du pays d'oeuvrer en toute tranquilité aux questions essentielles qui touchent le pays.
Mais force est de constater que l'évaluation en terme de coûts de ces différents avantages donne des vertiges aux curieux. C'est dans les investigations menés dans ce sens que le nom d'un haut commis de l'Etat est sorti du lot pour perçevoir mensuellement 40 millions pour les indemnités du logement de fonction.
Ce commis de l'Etat n'est autre que le président du Sénat, Marcel Niat Njifendji. Cette information ressort des enquêtes faites par le journal Le Messager. Et pourtant, une résidence lui a été attribuée sur les bords du lac municipal de Yaoundé mais il a refusé d'y vivre et préfère prendre cette mirobolante somme chaque mois.
Un calcul rapide de cette somme en un an donne 480 millions, multipliés aux huit années qu'il fait à la tête du Sénat, cela donne la faramineuse somme de près de 3,9 milliars de cfa.
Cette indemnité fait partie d'autre avantages, notamment "hôtel particulier, assurance santé, frais de représentation". Cette situation écoeure ses proches collaborateurs mais pour Justin Ndjomatchoua, son Directeur de cabinet, cette information est fausse. "C’est des foutaises. Je n’ai pas souvenir que le président du Sénat perçoive des indemnités de son logement. Si d’aventure les 40 millions de FCFA étaient avérés, son salaire s’élèverait alors à combien"n, s'est-il confié au Journal Le Messager.
Ce n'est un secret pour personne. Les privilèges et services dont bénéficient les hauts commis de l'Etat sont exubérants eu égard aux malheurs et misères quotidiens des populations qu'ils sont censés protéger et aider à se développer.
Voici pourquoi Marcel Niat sollicite du DG des Impôts, une exonération sur ses biens
Alors que les rumeurs sur son décès s’amplifient, attisant de plus belle, la guerre autour de sa succession à la tête du Senat, le patriarche du Binam à l’épreuve d’un état de santé en déliquescence, sollicite du directeur général des Impôts, une exonération totale sur ses biens qu’il entend léguer à sa progéniture.
Marcel Niat Njifenji s’accroche à la vie comme il s’accroche à son trône ! Affaibli par le poids de l’âge, la maladie et les nombreux allers-retours en France que cela impute, le président du Sénat doit en plus, se battre pour survivre au virus des rumeurs de son décès qui inondent la toile ces derniers mois. Donné pour mort une dizaine de fois, l’ancien Directeur général de la Société nationale d’électricité du Cameroun (Sonel), s’est vu greffer un autre combat à celui de sa survie : lutter contre les sirènes de son déclin qui retentissent des réseaux sociaux aux hauteurs de Nkol-Nyada. Tel un phœnix qui renaît de ses cendres, l’homme réussit toujours à faire mentir ceux qui veulent le voir dans un linceul. La dernière saillie en date remonte au 31 mai 2020 lorsqu’une énième rumeur sur la disparition de l’octogénaire, actuellement à l’étranger, s’est répandue telle une traînée de poudre. Le démenti interviendra dans l’édition du journal télévisé de 20h30 du même jour sur la Cameroon radio and television (Crtv). « Dans le prolongement de la rentrée scolaire, se profile la rentrée parlementaire. A ce sujet, il y a lieu de dire que le président du Sénat, Marcel Niat Njifenji, regagnera le Cameroun dans les tous prochains jours, après un contrôle médical de routine en Europe », a indiqué la présentatrice du JT.
Evacuations sanitaires
Dans la foulée, Guy Merlin Ndjike son attaché de cabinet, va faire une mise au point dans le journal « Avenir ». « S.E.M le président du Sénat a effectué un déplacement pour l’Europe en vue d’effectuer sa traditionnelle visite sanitaire. Au moment de son départ du Cameroun, il ne présentait aucun signe inquiétant dont fait allusion certaines langues. Il y est allé comme tout citoyen en vue de son habituel suivi médical. Toutes autres informations en circulation n’est que mensongères »,argue-t-il, tentant de démontrer que celui qui a récemment bénéficié de la confiance renouvelée du président de la République,Paul Biya, est en parfaite santé. Le vieil « ami » du Chef de l’Etat, considéré comme un des soutiens majeurs de son régime, dans la région de l’Ouest-Cameroun notamment, est peut être à l’article de la mort, mais est loin d’avoir poussé son dernier soupir. Un combat pour la survie qu’il doit à l’Etat du Cameroun et à son chef qui ordonne le déblocage de centaines de millions de Fcfa pour que le président du Sénat puisse bénéficier des évacuations sanitaires doublées de nombreux bilans de santé et autre soins médicaux applicables à un vieillard de la trame
de Niat.
Secoué par les revendications de l’interminable crise anglophone qui a surgit et s’est imposé dans la vie politique du Cameroun depuis octobre 2016 ; pour se transformer en guerre depuis à peu près trois ans maintenant, le N’nomgui(le chef des chefs)a préféré son indéfectible attachement à la loyauté de son lieutenant plutôt que de succomber à l’appel des citoyens originaires des régions anglophones qui se plaignent régulièrement de ce que les leurs ne sont présents à la tête des grandes institutions de l’Etat du Cameroun. Déjà sevré de la présidence de la République, de la présidence de l’Assemblée nationale, du Conseil économique et social, du Conseil constitutionnel, de la première présidence de la Cour Suprême, les voici à nouveau, écartés du perchoir.
Boulimie du pouvoir
Mais cette boulimie du pouvoir qu’affiche désespérément le digne fils du Ndé, cache mal la saga autour de son état de santé (brinquebalant) et de sa capacité à diriger la Chambre haute du Parlement. En effet, les navettes entre Paris et Yaoundé, ne cessent d’inquiéter l’opinion. Evacué en France le 15 septembre 2018, deux semaines plus tard, une folle rumeur l’avait donnée pour mort. Des inquiétudes assez compréhensibles puisque le natif de Bangangté est loin d’être dans la fleur de l’âge. Lui qui est apparu le 7 octobre de la même année, lors de la Présidentielle qui a consacrée Paul Biya, et avait inventé une nouvelle façon de voter. Incapable de marcher, ce sont les hommes en charge de sa sécurité qui le tenait jusqu’à l’urne, pour lui permettre d’accomplir son devoir civique.
Selon des sources familiales, le numéro 1 de la Chambre haute du Parlement aurait même recruté deux médecins pour le suivre quotidiennement et ne quitte quasiment plus sa résidence médicalisée de Yaoundé sauf pour suivre ses soins en Europe. Malgré tout cet inconfort et ses soucis de santé à répétition, l’homme n’entend pas lâcher du lest ; il s’accroche au perchoir tel une sangsue. Alors que tout le monde s’attendait à ce qu’il cède son fauteuil à quelqu’un d’autre, Niat Njifenji, traînant la patte comme un enfant qui a peur de faire les premiers pas, est presque plébiscité. Au moment où beaucoup le voyait renoncer à cette charge qui n’a contribué qu’à l’avilir davantage.
Aux affaires depuis 1960
Il y’a quelques jours, le Messager a appris que l’homme de 85 ans,par l’entremise de son tout puissant directeur de cabinet Justin Njomatchoua,a adressé une correspondance au directeur général des Impôts pour solliciter une exonération fiscale à caractère foncier sur tous ses biens qu’il entend « léguer à ses enfants ». A en croire notre informateur, Niat qu’on sait très fortuné depuis les années 80, souhaite que la Dga lui accorde une exemption de payer cette taxe pourtant fixé par la loi. Soucieux d’une succession moins hypothétique et moins antagoniste pour sa progéniture, l’ex Vice-premier ministre chargé des Mines, de l’eau et de l’énergie en 1992, n’entend pas payer un seul radis à l’Etat qui a dépensé et continue de dépenser des sommes mirobolantes pour ses soins médicaux (pas moins de 500 millions pour son évacuation sanitaire).. Rendu au crépuscule de sa vie, on se serait attendu à ce que le richissime haut commis de l’Etat qui intègre la Fonction publique le 31 décembre 1960, au grade d’ingénieur des ponts et chaussées et des services techniques de l’État, honore au moins cet engagement imputé à tout citoyen camerounais. Que nenni !
Notre source soutient que Niat aurait pris cette décision sous proposition presque harcelante de son directeur de cabinet, devenu l’homme à tout faire. L’ancien consultant Senior en service à la Banque africaine de développement (Bad), à Tunis est un administrateur civil principal au curriculum vitae très flatteur. Tenez! On apprend par exemple qu’il est détenteur d’une licence en droit public, mention bien, obtenue à l’Université de Panthéon Assas (Paris II) en 1978. L’année d’après, il obtient une maîtrise en droit public dans la même Université. En 1980, il y décroche le diplôme d’études approfondies (Dea) d’études politiques, avec mention assez-bien. De retour au Cameroun, en 1982, ce digne fils du Haut-Nkam poursuit ses études à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (Enam), d’où il en sortira d’ailleurs major de la promotion de la filière «Administration générale».
Présenté comme un proche de Polycarpe Abah Abah à l’époque où il était au ministère des Finances, « il pèse sur le sieur Njomatchoua des lourds soupçons de pots de vin, rétro-commissions et autres mics-macs peu orthodoxes ». Qu’importe ! Même s’il était admis que ce dernier a influencé la décision de son patron désormais entre la vie et la mort, comment comprendre qu’après avoir été grassement entretenu par l’argent du contribuable, la deuxième personnalité de la République puisse faire preuve d’autant de bassesse et de nombrilisme ? Surtout en ces temps où l’opposition avec le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), dénonce avec la dernière énergie un projet de succession de gré à gré à la tête de l’Etat.