Inondation à Yaoundé : les populations ont les pieds dans l’eau

Nous sommes au lieu-dit « Nouvelle route Fanta citron »

Tue, 27 Jun 2023 Source: Le Messager

En cette petite saison pluvieuse, les populations de la Nouvelle route Fanta citron située dans l’arrondissement de Yaoundé 5ième, vivent dans l’inquiétude des inondations depuis 2015 dues à l’absence des drains et le non-respect du plan d’urbanisation.

Nous sommes au lieu-dit « Nouvelle route Fanta citron » située entre la casse et le marché Mvog-Ada. Ici, pendant la saison pluvieuse les domiciles sont inondés. « Quand les inondations commencent, je suis contraint de faire sortir mon matelas et certains de mes effets parce que je n’ai pas de lit. Les eaux de ruissellement arrivent dans ma chambre. Je fais souvent des efforts pour éviter cela mais hélas pas moyens. Pendant que certains dorment, nous restons éveillés toute la nuit » , regrette Joël. Sa voisine ne cache pas sa frustration. « Chaque année la plupart des personnes déménagent à cause des inondations qui envahissent souvent les logements. Lorsqu’il y a une pluie torrentielle, ou alors une pluie diluvienne, nous savons déjà qu’il y aura inondations. Avec le temps, ces eaux vont fragiliser nos murs, et peut-être s’ensuivra les écroulements des maisons » , craint Marcelle Nanga. Un avis partagé par Yannick. « La montée des eauxnous met en panique, à cause de ses risques. Après les inondations dues aux pluies, les reptiles rodent autour de nos domiciles. Dernièrement, un serpent a failli mordre quelqu’un. Heureusement qu’il était prudent ». Désemparées, les populations soutiennent que la principale cause des inondations qui causent le paludisme, le choléra et la fièvre est l’absence des drains. « Je pense que si les caniveaux ne sont pas construits, le problème ne sera pas résolu. Au contraire, la situation va s’empirer pour nous les habitants du secteur. Pendant cette période, il y a trop de moustiques. Et mes enfants sont toujours malades, bien qu’ils dorment sous une moustiquaire et je dépense énormément pour qu’ils recouvrent la santé » , déclare Bernadette. Loin d’elle, Arthur confie que les populations s’efforcent parfois à créer les caniveaux pour canaliser les eaux. « Les jeunes de ce secteur, forment parfois les groupes pour creuser des drains qui résolvent le problème temporairement ».

Pour ne jamais avoir ce genre de problème, Mathieu Elanga, urbaniste et directeur de la cellule de communication du ministère du Développement urbain et de l’habitat proscrit la construction des logements dans des zones marécageuses selon le plan d’urbanisme. « Les zones marécageuses sont des zones interdites et proscrites par la loi. Mais l’ignorance des populations les poussent à braver l’interdiction. Ces constructions sont prohibées sur le plan urbain » , explique-t-il.

A cette interdiction, il a ajouté les dangers que peuvent causer les constructions en zones marécageuses. « Trèssouvent, les populations qui construisent dans les zones marécageuses sont en danger. Car il est possible que les maisons s’écroulent à importe quel moment » . A cet effet, il recommande l’aménagement de ces zones avant toute construction. « Avant de construire sur un sol marécageux, il faut d’abord assécher le sol. Il faut canaliser les eaux, acheter de la terre et y verser, construire des murs de soutènement » , préconise-t-il.

Source: Le Messager