Me Charles Tchoungang, avocat au barreau du Cameroun, est arrivé à Yaoundé dimanche 27 mars 2016. Il est venu de Douala pour assister à une audience le lundi 29 mars 2016, pour défendre son client Ahmed Abba, journaliste de Radio France International (RFI).
Au tribunal militaire de Yaoundé, alors que l’avocat est appelé pour défendre son client, il demande à faire une déclaration, ce qui lui est accordé. «Madame la Présidente, on a essayé de m’assassiner hier soir», a-t-il alors déclaré.
«Je suis arrivé à Yaoundé hier soir et je suis descendu comme souvent à l’hôtel Djeuga Palace. A la réception, on m’a attribué la chambre 407. Dans l’ascenseur qui était censé me conduire à ma chambre, je suis agrippé par 3 individus, j’ai une sensation de piqure et me réveille le lendemain complètement nu dans la chambre 240», explique l’avocat devant la cour.
«Je cherche mes effets, je ne les trouve nulle part, y compris mes téléphones, et la clé de ma voiture. Madame la Présidente, j’ai été séquestré, drogué, et fouillé de fond en comble. Certainement mes bourreaux cherchaient à me soutire les documents en rapport avec le dossier de mon client…».
Le commissaire du gouvernement s’est empressé de dire que «ça n’a pas de rapport avec cette affaire». Mais il a été appelé à garder son calme et laisser la défense s’exprimer. Depuis le Ministère Public n’a toujours pas produit la liste de ses témoins pourtant attendue ce jour, pour faire évoluer l’affaire principale. C’est la même raison qui avait été à l’origine du renvoie de l’audience précédente.
Des sources proches de l’avocat on annoncé qu’il donnerait une conférence de presse le soir du lundi 29 mars, pour expliquer ce qui lui et arrivé. Cependant, au moment du rendez-vous, soit 17 h 30, personne ne se trouvait à la salle de conférence du Djeuga Palace, et le personnel de l’hôtel est resté muet à ce sujet.
Pour l’avocat, la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE) serait impliquée, car des policiers ont réussi à lui remettre son deuxième téléphone et son Ipad restés dans sa voiture verrouillée alors que lui même n’avait plus la clé du véhicule. D’après le journal Le Messager en kiosque ce mercredi 30 mars 2016, la version des faits de l’avocat s’oppose à celle du Djeuga Palace qui ne voit plus d’un bon oeil sa présence sur le lieux.