Ces dernières semaines, plusieurs conducteurs de taxis ont été retrouvés morts dans la ville de Yaoundé et ses environs. Les corps portent des marques montrant que ces décès sont survenus dans des conditions effroyables. L’incident le plus récent et le plus choquant s’est produit jeudi dernier, lorsque le corps sans vie d’un chauffeur de taxi a été découvert dans le lac municipal de la ville aux sept collines. Suite à la découverte de ce corps, une enquête a été ouverte. Et c’est dans ce cadre qu’il a été révélé qu’il existait déjà 20 victimes. Les premiers éléments de l’enquête ont révélé que certains organes de la victime avaient été retirés.
Cette succession de meurtres ciblant les conducteurs de véhicules jaunes sème la panique parmi les professionnels du secteur. Plusieurs craignent désormais pour leur sécurité et celle de leurs collègues dans une ville ou le taxi représente un mode de transport essentiel pour de nombreux habitants. La violence de ces meurtres fait penser à des crimes rituels chez certains automobilistes. C’est du moins l’avis partagé par la plupart d’entre eux. « Personnellement, je pense que ces meurtres en série de nos collègues sont liés à des crimes rituels, parce que la barbarie que les présidents des syndicats décrivent me fait penser à des pratiques occultes », pense Robert BIBOUE, chauffeur de taxi professionnel. En attendant que la situation se calme, ils sont nombreux à ne plus rouler à une certaine heure de la nuit pour préserver leurs vies.
« J’évite désormais de rouler aux heures tardives ; je travaille jusqu’au plus tard à maximum 22h » renchérit Robert BIBOUE. Cette série de crimes jette une ombre dans la ville de Yaoundé qui pousse ces chauffeurs à se méfier de plus en plus des clients qu’ils transportent de nuit. Certains restent cependant confiants en ce que les auteurs de ces meurtres seront traqués et appréhendés. « Nous prévenons les auteurs de ces actes de tueries dans les taxis que leurs jours sont comptés, parce que même s’ils entrent dans quel trou, on va les dénicher. Peu importe où ils sont », soutient Jean Vidal NDI, président du Syndicat des conducteurs professionnels urbains du Cameroun.