En république démocratique du Congo en général et à Kinshasa en particulier, vivre avec les déchets plastiques, spécialement les bouteilles est monnaie courante.
Les caniveaux, les rivières, les avenues ou encore les rues sont transformés en poubelles géantes où tout le monde les jette après usage sans être inquiété. Si pour certains, c'est par manque de poubelles, pour d'autres, c'est une question d'habitude.
''Nous sommes responsables de la situation actuelle de la ville, mais ce sont nos autorités qui ont laissé les entreprises qui fabriquent les bouteilles plastiques ouvrir leurs usines en RDC '', ce sont en ces termes que s'est justifié Jérémie Ntambwe, un jeune de la capitale.
A Kinshasa, c'est essentiellement dans le centre-ville que l'on retrouve des poubelles publiques. Malgré cela, certains jettent leurs bouteilles à côté et non à l'intérieur.
Lire aussi :
En janvier de l'année dernière, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngombila avait signé une note circulaire interdisant la production, l'importation, la commercialisation et l'utilisation des sacs et autres emballages plastiques dans toute la ville de Kinshasa.
Ce texte proscrit l'utilisation des sachets pour la vente de l'eau conditionnée et interdit formellement de jeter le plastique sur la voie publique.
Malgré cela, la plupart des Kinois interrogés par la BBC, disent se débarrasser de leurs bouteilles plastiques n'importe où. Certains ont affirmé que c'est plus facile de les jeter dans une rivière qui va directement les emporter.
Jean Menga est un autre jeune d'une vingtaine d'années qui vend ses beignets au centre-ville de Kinshasa. Il dit jeter ses bouteilles usagers dans les caniveaux faute de poubelles. Bien plus, il dit ne savoir pas faire autrement parce que personne ne l'en empêche.
La coordonnatrice de l'ONG environnementale Logos Premier fait de la sensibilisation dans les quartiers de la capitale congolaise. Elle milite essentiellement auprès des femmes afin de de leur apprendre comment garder leur environnement propre et surtout faire le tri de déchets.
Pour elle, les différentes inondations dont sont victimes les habitants de la capitale congolaise sont la résultante de leurs mauvaises habitudes.
Cette veuve de militaire mère de 6 enfants se rend tous les jours dans la décharge publique de la commune de Kintambo dans la partie ouest de la ville pour ramasser des bouteilles plastiques.
Sans protection et exposée à toutes sortes de maladies, elle remplit deux grands sacs en moyenne par jour et gagne 3000 francs congolais soit 1 dollars et 50 centimes afin de nourrir et scolariser ses enfants. Pour les ramasseurs de bouteilles plastiques, il n'y a pas d'engouement à cause du montant proposé par le gouvernement provincial.
La ministre de l'Environnement, quant à elle, dit se battre afin de mettre fin aux mauvaises habitudes des Kinois. Bien plus, une brigade est mise en place par la ville pour traquer les récalcitrants.
Pour elle, grâce à la vente des bouteilles plastiques dans la ville, les habitants bénéficient de quoi subvenir à leur besoin et en contrepartie rendent la ville propre.
Madame Laetitia Bena Kabamba a affirmé à la BBC que la politique environnementale de la ville est le changement de mentalité.
Avec l'aide de ses partenaires, elle sensibilise la population sur l'importance de la salubrité.
''La ville avec le temps va se nettoyer toute seule grâce à Kintoko dont l'usine sera lancée très bientôt'', a-t-elle conclu.
Lire aussi sur la RD Congo :