Interpellation : l'erreur que Djeukam Tchameni et Anicet Ekane ont commise

Deux hommes forts ont été mis sous les verrous. Anicet Ekane, président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), et l'homme politique/militant Djeukam Tchameni, ont été interpellés au cours des dernières heures. Quel message le régime de Paul Biya envoie-t-il ainsi à la population et quelles sont ses intentions ? Parole à l'activiste Jorel Zang.

Vous comprenez avec cette arrestation du président Anicet Ekane et Djeukam Tchameni que non seulement le Cameroun est une dictature et que c'est justement parce que c'est une dictature qu'il faut la combattre durement. Il y a quelques jours, ces deux responsables ont eu à faire une sortie assez controversée à mon sens en demandant aux Camerounais désireux de changement de rester chez eux et de manifester chez eux.

Pour moi, c'était une façon subtile de d'encourager les Camerounais qui veulent manifester et ce fût une erreur de communication de leur part. Peut-être pensaient-ils qu'en diluant leur discours, le régime dictatorial allait écouter, oubliant que le régime de Yaoundé n'écoute que ce qui va dans son sens.

Tout ceci pour dire quoi ? Nous sommes en dictature et on ne combat pas une dictature en jouant les équilibristes. Soit vous êtes prêts à combattre farouchement une dictature sans porter les gants, soit vous ne l'êtes pas du tout et dans ce cas vous restez dans votre coin sans parler.

Ce combat est pour celui des personnes qui sont vraiment prêtes à y laisser des plumes car le RDPC ne quittera jamais le pouvoir sans se battre avec la dernière énergie. Et pour ce faire, ils sont prêts à marcher sur les Camerounais si nécessaire et nous devons parfaitement assimiler cette réalité.

Voilà donc un pays où on arrête des citoyens camerounais sans aucun mandat juste parce qu'ils sont pour l'alternance au Cameroun et vous verrez des personnes venir nous dire que nous sommes en démocratie ? Nous exigeons la libération immédiate et sans délais des cadres et militants du Manidem. C'est une exigence.