Interpellation: le ciel tombe sur la tête de Bruno Bidjang

Bruno Bidjang Lunettes Image illustrative

Wed, 29 Oct 2025 Source: www.camerounweb.com

Un réquisitoire sans concession. Dans une lettre ouverte adressée à Bruno François Bidjang, un citoyen camerounais interpelle violemment le journaliste, l’accusant d’avoir trahi les principes de neutralité et de s’être ralliée au pouvoir répressif de Paul Biya. « Quis custodiet ipsos custodes ? » (« Qui garde les gardiens ? »), cette question posée par le poète Juvénal, résume l’interpellation : qui contrôle ceux qui sont censés nous protéger ?

L’auteur de la lettre dénonce le double discours de Bruno Bidjang, qui, après avoir célébré la victoire de Paul Biya annoncée par RFI, se défend aujourd’hui contre les critiques de l’Union européenne en invoquant un souverainisme de façade. « Quand la France peut vous servir de bouclier, vous l’utilisez. Mais dès que l’Union européenne déclare que ceux qui commettent des exactions devront répondre de leurs actes, tu invoques la vieille rengaine de la "suprématie européenne sur les Africains" », écrit-il.

L’auteur fustige le rôle de Bidjang dans la répression des voix dissidentes, citant ses attaques contre des figures emblématiques comme Anicet Ekane et le professeur Abba Oyono. « Tu publies, tu te moques des leaders politiques reconnus à l’international », souligne-t-il, avant d’ajouter : « Tu es entré dans le jeu de Nzui Manto, en endossant les habits de la répression. »

Il met en garde contre les conséquences désastreuses de cette communication mal maîtrisée, rappelant que « les bêtises de votre "sotte" risquent de vous compromettre ». « Vous avez confié votre communication à un homme qui n’est pas encore mûr, qui ne maîtrise ni la stratégie, ni les plans, ni même les rouages de la communication politique », assène-t-il.



À MON PETIT FRÈRE Bruno François Bidjang!

« Quis custodiet ipsos custodes ? »

Je pense que c’est en répondant à cette question du poète Juvénal qu’en 1946 et 1949 ont été signées les Conventions de Genève.

Le Cameroun en est d’ailleurs signataire.

Par ailleurs, l’ONU et Amnesty International sont, en quelque sorte, les gardiens qui gardent les gardiens.

À Bruno François Bidjang

J’ai lu ta réponse à l’Union européenne, Bruno,

et je me demande bien pour qui tu te prends,

et quel pouvoir t’a été conféré pour parler au nom du Cameroun.

Ce ton souverainiste que tu emploies aujourd’hui me fait sourire,

parce que le 12 octobre, tu étais tout heureux de publier sur ta page que RFI -une chaîne française — annonçait Paul Biya vainqueur de l’élection.

Quand la France peut vous servir de bouclier, vous l’utilisez.

Mais dès que l’Union européenne déclare que ceux qui commettent des exactions contre le peuple devront répondre de leurs actes,

tu invoques soudain la vieille rengaine de la « suprématie européenne sur les Africains ».

L’autre jour, ce petit singe sans cervelle de Raoul menaçait le peuple en mondovision,

disant qu’il allait dire au président Paul Biya de ne plus faire preuve de magnanimité,

et que nous allions “payer les impôts”.

Il ne se rendait même pas compte qu’il ouvrait là les vannes de mille interrogations :

si un pays tourne avec les impôts, alors quand le peuple ne les paie plus, d’où vient l’argent du gouvernement ?

On sait tous qu’une partie provient du FMI, et l’autre de la Banque mondiale.

Alors, si vous pouvez accepter l’argent du FMI et des bailleurs de fonds —internationaux ,qui sont des businessmen, pas des philanthropes — il est logique qu’ils veuillent surveiller leurs investissements.

Quand on vous dit que la Goldman sacks a mis la Grèce chaos vous riez.

Chaque jour, je te le répète, Bruno Bidjang :

un journaliste doit rester neutre, car c’est ta déontologie qui l’exige.

Tu dis que j’ai fui pour le Canada, que je suis pauvre et jalouse. Soit.

Mais toi, tu es entré dans le jeu de Nzui Manto, en endossant les habits de la répression.

Tu publies, tu te moques des figures emblématiques et des leaders politiques reconnus à l’international — Anicet Ekane, le professeur Abba Oyono, et bien d’autres.

Alors, ne sois pas surpris que l’ONU s’installe au Cameroun pour y faire appliquer ses propres lois, aussi imparfaites soient-elles.

Vous direz que les lanceurs d’alerte ont tout provoqué.

Mais eux n’ont pas d’armes : c’est l’armée qui tire à balles réelles sur le peuple.

Tu as dit dans ton post que tu voulais contrer les lanceurs alertes, sauf que toi tu n’es pas un lanceurs d’alerte

« Prenez garde quand combattant les monstres vous n’en devenez pas un monstre à votre tour, car celui qui regarde longtemps dans l’abîme l’abîme regarde aussi en lui ».

Nietzsche

Mais comme vous semblez avoir fait allégeance à la bêtise, vous publiez n’importe quoi, raoul qui nous menace un peuple souverain en nous promettant de vivre sept ans d’enfer.

Le peuple n’avait que des allumettes ; vous, vous apportez l’essence.

Thomas Deloney disait :

« Dieu envoie la viande, le diable les cuisiniers. »

Chers membres du gouvernement,

vous avez confié votre communication à un homme qui n’est pas encore mûr, qui ne maîtrise ni la stratégie, ni les plans, ni même les rouages de la communication politique.

Vous l’avez confiée à quelqu’un qui doit encore se battre pour mettre du carburant dans sa voiture.

Talleyrand disait :

« Un homme d’esprit devrait toujours épouser une sotte, car les bêtises d’une sotte ne compromettent qu’elle, tandis que celles d’une femme d’esprit compromettent son mari. »

 Eh bien, chers aînés, grands-pères et grands-mères, les bêtises de votre “sotte” risquent de vous compromettre.

Il y a chez ce jeune homme une envie de se démarquer, oui, mais il lui manque la dextérité spirituelle et intellectuelle qui accompagne les véritables grands hommes.

Quoiqu’il vous doive, soyez magnanimes.

Arrêtez de sacrifier la jeunesse.

Car même dans ses posts, on sent la contrainte — une contrainte que seuls les esprits avertis peuvent percevoir.

Merci.

En espérant que vous trouverez des solutions pour empêcher l’ONU et l’Union européenne de venir au Cameroun.

Mais souvenez-vous : le Printemps arabe est passé… et l’herbe, elle, n’a toujours pas repoussé.

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