L’ancien footballeur camerounais fait le procès de l’organisation internationale. Il l’accuse d’échec dans ses missions de pacification.
Pour Joseph Antoine Bell, l’ONU doit s’abstenir de s’interposer au Cameroun s’il n’est pas convié par les autorités de ce pays. En réaction aux supputations qui font état de la possible intervention de l’organisation internationale dans le drame qui se noue dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’ancien footballeur international camerounais a marqué son opposition sur la télévision Vision 4 le 1er juillet dernier en ces termes : « Je ne crois pas que le Cameroun ait besoin d’une intervention. Si c’était le cas le Cameroun le demanderait lui-même. L’ONU n’intervient pas souvent comme ça de son propre chef. Et puis surtout, il me semble que notre situation, là pour le coup j’ai l’impression que le cas du Cameroun ne semble pas traité comme beaucoup d’autres ».
L’ancien capitaine de l’Olympique de Marseille a évoqué en guise d’exemples des situations vécues alors qu’il vivait en Europe. Les guerres du Royaume Uni contre les indépendantistes du Siin Féin, celle de l’Espagne contre les Basques de l’ETA, celle de la France contre les Corses en France, ont d’après lui, fait beaucoup de morts, sans susciter beaucoup d’émotion internationale sur ce qui se passait. Joseph Antoine Bell soutient qu’il ne se souvient pas avoir vu les casques bleus passer devant chez lui pour aller au pays Basque.
S’appuyant sur d’autres exemples à travers la planète, Joseph Antoine Bell prédit un nouvel échec de l’ambition sécessionniste. « Il faut avoir posé le problème sur la table. S’il est clair qu’il s’agit de sécession, je ne connais pas beaucoup d’Etats qui ont accepté la sécession et je ne connais pas beaucoup de pays qui ont proclamé qu’ils soutenaient des sécessionnistes. Plus près de nous on a vu les sécessionnistes catalans et on a vu comment ça s’est terminé. Tout le monde reconnaît dans ce cas-là qu’il s’agissait réellement de démocratie. Les sécessionnistes utilisaient la démocratie pour essayer de se séparer de l’Espagne et l’Espagne a utilisé la démocratie pour combattre les sécessionnistes ».
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Le double champion d’Afrique pense que lorsque l’ONU menace d’intervenir rien que cela doit mettre la puce à l’oreille des Camerounais. Pour lui, si on vient pour aider il ne doit pas y avoir de la menace. Il doit y avoir accord de ceux qui sont sur le terrain. « Vous avez un grand séisme quelque part, on ne court pas. On demande l’autorisation de l’Etat en question pour intervenir », a-t-il dit ajoutant que ce que l’on appelle « menace d’intervention » n’est pas quelque chose de sain.
L’ancien footballeur s’est ensuite livré à un procès en règle d’une Organisation des nations unies qui n’a pas su mener à bien ses missions de pacification. « L’ONU qui est là pour réguler les relations entre tous les Etats devrait se rappeler que tous ces Etats ont les citoyens qui ont les yeux ouverts et qui voient que nulle part dans le monde où l’ONU est intervenue on n’a réellement retrouvé la plénitude de sa paix et de la joie. Si on voulait franchement qu’il y ait la paix dans le monde, il y a une solution radicale à laquelle on ne parle jamais. L’ONU condamnerait tous les fabricants d’armes. On reconvertirait les fabricants d’armes en fabricants de casseroles ou je ne sais quoi. Il y a tellement d’autres choses à fabriquer. Et dans un mode sans armes, je suis sûr qu’on se battrait à mains nues, mais il y a de rares boxeurs qui meurent. Il y aurait moins de morts ».