Issa Tchiroma Bakary, le ministre camerounais de la communication, et porte parole du gouvernement, a dénoncé ce mardi, le rapport publié par l'ONG "Freedom House", dans son édition 2016, sous le titre « Freedom in the World 2016. Anxious Dictators, Wavering Democracies: Global Freedom under Pressure ».
Dans ce rapport, les faits allégués sur le Cameroun et les 195 pays classés, portent sur l'année 2015. Les compatriotes de Paul Biya, 83 ans dont bientôt 34 au pouvoir, figurent dans la catégorie: " pas libres du tout".
D'autres rapports traitant des mêmes questions pointent également du doigt le Cameroun, pour ce qu'ils considèrent comme une " inobservance chronique des droits civils et politiques, ainsi que des libertés Search libertés publiques."
Le gouvernement camerounais, considère qu'il s'agit là d'un "acharnement" qui ne saurait être " le fait du simple hasard".
"Comment comprendre que des organisations, aussi variés et venant d'horizons divers, en viennent à chaque fois à conclure sur des contre-vérités aussi manifestes que celles contenues dans leurs différentes adresses ?" S'interroge le porte parole du gouvernement.
"Est-ce en raison du parti pris des sources consultées par les auteurs de ces rapports ? Ou est-ce alors à cause du caractère univoque des choix de consultation des différentes sources possibles, étant entendu que seules les sources ayant un intérêt à biaiser la réalité auraient retenu l'attention des auteurs de ces différents rapports ?" Poursuit Issa Tchiroma Bakary.
Pour faire valoir l'existence d'un État de droit, qui n'existe que dans l'imagination des autorités, le gouvernement revendique l'existence d'un scrutin électoral libre. Une revendication qui ne cadre pas toujours avec la réalité, dans un pays où les plus pauvres n'ont pas accès à une justice équitable.
Au même moment, Issa Tchiroma Bakary, met à l'actif du gouvernemet, les chiffres du tribunal criminel spécial(TCS), qu'il qualifie "d'avancées".
"On est ainsi passé de 25 affaires en 2014 à 43 en 2015 ; et le nombre de personnes poursuivies de 38 à 65 sur la même période. Dans le même temps, 31 personnes poursuivies ont été acquittées et 25 décisions d'arrêts des poursuites prononcées. Toujours en 2015, le montant des sommes réclamées par l'État se chiffrait à 4 milliards 587 millions 756 mille 658 francs CFA, et celui des sommes restituées à 552 millions 588 mille 642 francs CFA", fait valoir l'ancien opposant, passé à la majorité.
Qui ajoute, " à la date du 31 décembre 2015 : devant le Tribunal Militaire de Yaoundé, sur les trois décisions rendues à cette date, deux se sont soldées par des acquittements du chef de complicité d'actes de terrorisme et d'actes de cybercriminalité ; devant le Tribunal Militaire de Garoua, sur les 19 affaires pendantes à cette même date, deux décisions ont été rendues, dont l'une constatant l'extinction de l'action publique ; devant le Tribunal Militaire de Maroua, 209 procédures étaient instruites, parmi lesquelles 146 sont arrivées à terme avec 133 condamnations à mort, 11 condamnations à vie, deux condamnations à 20 ans d'emprisonnement, mais aussi 63 arrêts de poursuites et acquittements".
Le gouvernement, ne mentionne pas les cas des médias mis sous pression par le Conseil national de la communication (CNC), instrumentalisé par le pouvoir, encore moins, celui des journalistes jugés au tribunal militaire de Yaoundé, pour non divulgation de leurs sources.
Le ministre camerounais n'a pas évoqué le contexte actuel, marqué par une forte homophobie, où les homosexuels sont pourchassés et l'homosexualité punie par la loi camerounaise.