Issa Tchiroma Bakary dos au mur : nnouvelle démission fracassante au FSNC après l'exclusion d'Anne Nsoga,

La crise interne qui secoue le Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC) s'aggrave. Après l'exclusion définitive d'Anne Nsoga Epse Sone Ekolo, ancienne secrétaire générale du parti, c'est au tour de Noah Ekene Moise, coordonnateur du FSNC dans l'arrondissement de Yaoundé VI, de claquer la porte avec une lettre de démission particulièrement virulente adressée au président Issa Tchiroma Bakary.

Dans une lettre datée du 12 août 2025, Noah Ekene ne mâche pas ses mots pour dénoncer ce qu'il considère comme une dérive autoritaire au sein du parti. Sa démission fait suite à la décision N° 0013 FSNC/BP/CD/SA du 11 août 2025 portant exclusion définitive d'Anne Nsoga, décision qu'il qualifie d'"arbitraire et hâtive".

"Cette exclusion arbitraire et hâtive de votre ancienne compagnonne de luttes démontre à suffisance à quel point vous pouvez sacrifier tous les efforts historiquement consentis pour des intérêts égoïstes et pouvoiristes", écrit-il dans sa lettre de démission.

Le coordonnateur démissionnaire accuse directement Issa Tchiroma Bakary d'avoir cédé aux pressions d'une "meute cybernétique fanatisée" pour prendre cette décision d'exclusion. Dans un passage particulièrement cinglant, Noah Ekene déclare :

"Faut-il vous rappeler que ces alliés de circonstance qui ont motivé votre décision, cette meute cybernétique fanatisée qui excelle dans les joutes tribales, le chantage, l'insulte, la défiance de l'autorité, la violence et la manipulation a pour seul exploit politique, jusqu'ici, d'avoir réussi à faire disqualifier leur propre leader de la course à l'élection présidentielle et à l'enterrer politiquement ?"

Cette nouvelle défection intervient à un moment critique pour le FSNC, à moins de deux mois de l'élection présidentielle du 12 octobre 2025. Issa Tchiroma Bakary, président du parti et ancien ministre, figure parmi les candidats retenus pour cette élection, mais son parti semble traverser une crise majeure.

L'exclusion d'Anne Nsoga fait suite à des "attaques cybernétiques" qu'elle aurait subies sans être soutenue par la direction du parti. Cette situation révèle les tensions internes profondes qui minent le FSNC.

Un avertissement prophétique ?

Noah Ekene termine sa lettre par un avertissement qui résonne comme une prophétie : "Je ne vous souhaite pas, Monsieur le président, l'effet de contagion, mais tout esprit cartésien aurait dû s'en prévenir."

Cette phrase fait écho aux divisions qui ont affecté d'autres formations politiques de l'opposition camerounaise, notamment le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, dont la candidature a été invalidée pour la présidentielle 2025.

Cette crise interne du FSNC survient à un moment où l'opposition camerounaise peine à présenter un front uni face au président sortant Paul Biya. Issa Tchiroma Bakary avait pourtant opéré un "virage spectaculaire" ces derniers mois, appelant même à la "liberté de vote" face à Paul Biya.

Les démissions en cascade et les exclusions risquent d'affaiblir considérablement la capacité du FSNC à mobiliser ses militants et à peser dans le scrutin présidentiel. Pour un parti qui se positionne comme une alternative crédible, ces divisions internes constituent un handicap majeur.

Cette crise illustre plus largement les difficultés de l'opposition camerounaise à maintenir sa cohésion interne. Entre exclusions, démissions et invalidations de candidatures, les forces d'opposition peinent à capitaliser sur leur potentiel électoral face à un Paul Biya candidat à un huitième mandat.

La question qui se pose désormais est de savoir si Issa Tchiroma Bakary parviendra à colmater les brèches au sein de son parti ou si le FSNC continuera à s'effriter à l'approche du scrutin décisif d'octobre.