JIF : Alice Sadio dénonce l'instrumentalisation de la fête

Pour Alice Sadio,  présidente de l’Alliance des Forces progressistes (AFP), la journée internationale de la Femme devrait être une « journée de commémoration des martyrs féminins qui ont posé la problématique de la femme ». Mais au lieu de cela, cette responsable politique remarque avec regret que cet évènement a été rendu vulgaire par les dirigeants du pays qui l’instrumentalisent à leurs  fins. Heureusement, constate-t-elle, les choses sont en train de bouger.

« Aujourd’hui lorsque les journalistes passent leurs micros, les femmes se sentent fatiguées de cette instrumentalisation politique, de cette vulgarisation d’une journée mémorable qui aurait pu être une journée à travers laquelle la femme aurait pu poser des problématiques spécifiques et exiger de par le poids de son nombre la résolution de ses problèmes propres », s’est-elle exprimée chez nos confrères de Radio Equinoxe.

  A l’en croire, les problèmes des femmes camerounaises  se sont aggravés avec l’avènement du phénomène Boko Haram. « Lorsqu’on regarde le phénomène Boko Haram, les femmes sont instrumentalisées par ces gourous là comme des bombes humaines. Ce sont les femmes qu’on utilise comme les principales victimes dans les guerres terroristes dans le monde et notamment au Cameroun.

Donc, ce jour n’est pas un jour de fête, encore moins un jour de célébration.  C’est un jour de questionnement, du sens du devenir de l’Afrique et la place de la femme dans les sphères de prise de décisions. » A expliqué l’ancienne militante du Social Democratic Front (SDF). Alice Sadio reste convaincue que plus, il y aura de femmes dans des sphères de prise de décision, plus, on aura une société pacifiée.

« Je crois que nous allons davantage pacifier nos sociétés africaines quand les femmes prendront la place qui leur revient dans ces sphères de prise de décisions là. Je voudrais rassurer les hommes que nous ne venons pas en politique pour les bousculer, mais nous venons pour les accompagner dans l’édification d’une société africaine plus équitable, plus juste et débarrassée des guerres…débarrassée de la contestation, débarrassée du VIH qui s’est féminisé… Il y a une kyrielle de problèmes qui touchent spécifiquement les femmes, pour mieux adresser ces problèmes là et proposer des mesures de solutionnement, si les femmes n’envahissent pas les sphères de prise de décisions, on ne va pas y arriver », déclare celle qui veut voir les femmes africaines s’engager massivement en politique.