Le journaliste Valentin Siméon Zanga a écrit à son homologue Jean Bruno Tagne dont le livre fait beaucoup de bruits. Il lui fait savoir deux ou trois choses qu’il juge nécessaires. Jean Bruno Tagne appréciera.
Cher Jean Bruno,
En publiant votre livre « L’arnaque. Il voulait donner au football camerounais toute sa grandeur », vous avez fait œuvre utile. Vous avez fait œuvre de salubrité publique.
Ne suivez pas les cris d’orfraie poussés en chœur par des fanatiques zombifiés et pris de panique.
N’espérez pas d’eux la… grandeur d’âme de ceux qui savent tirer les leçons de la vie, et s’imposer des ajustements. Pleins et ivres d’eux-mêmes, ils n’ont jamais intégré l’humilité dans leur mindset.
Ne leur demandez pas de prendre de la hauteur : une telle attitude ne fait pas partie de leur ADN.
N’exigez pas d’eux, le minimum d’ascèse intellectuelle exigible : lire et, éventuellement comprendre. Ils n’en seraient pas capables.
N’attendez pas d’eux, qu’ils entrent dans le jeu de la dialectique, en commettant à leur tour un ouvrage, pour répondre à votre livre écrit avec élégance et rigueur. Écrire n’est pas un acte banal. À certains égards, il s’agit d’un exercice élitaire.
Ne vous attardez pas sur le panurgisme numérique et l’incontinence médiatique qui tiennent lieu de riposte. Ne faites attention ni à leurs outrances, ni à leurs outrages. Ils sont dans leur registre.
Votre livre, qui fourmille de détails précieux, s’impose comme un récit documenté et informé des coulisses de ce qui fut une course folle vers les sommets. À ce titre, il brise des mythes, désacralise des « envoyés de dieu », littéralement habités par ce que l’historien Jean Garrigues appelle « la cristallisation messianique ».
Souvenez-vous toujours que « l’agitation n’est pas synonyme de vitalité ».
Alors poursuivez votre chemin.