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Jeanne-Irène Biya, la First Lady la plus modeste de l'histoire

Capturedfrederfderfdrefdfrefder Elle aurait 82 ans aux côtés de Paul Biya si elle était encore en vie

Mon, 31 Jul 2017 Source: www.camerounweb.com

Si la première femme du président camerounais, Jeanne-Irène Atyam, était encore en vie, elle aurait 82 ans aux côtés de Paul Biya qui est dans sa 84e année. Ils auraient vieilli ensemble, avec elle toujours à la fois discrète et imposante.

Mais hélas, la « gracieuse » originaire de Mokolo, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, a tiré sa révérence il y a 25 ans, précisément le 29 juillet 1992.

Plus de vingt ans déjà que son nom n’a plus retenti. Elle est la grande oubliée de l’histoire du Cameroun. Sa mort a balayé ses bonnes œuvres et sa mémoire est bien rangée. Aucun édifice ou œuvre ne porte son nom.

Même si l’actuelle première dame camerounaise est omniprésente sous les projecteurs et radars, dans le cœur des Camerounais, la flamme de Jeanne-Irène Biya brûle toujours.

1. Les hommes et femmes de sa génération se souviennent de Jeanne-Irène Atyam épouse Biya comme étant une femme de cœur, discrète et généreuse dont l’œuvre immense qu’elle était a été vite oubliée.

2. Jeanne-Irène Biya a grandi dans la famille Ava-Ava, éduquée par son oncle Thomas Bitomo Ava, producteur, exportateur de cacao, petit frère de Jean Louis Ava-Ava, ancien député pendant des décennies dans le Nyong-et-Mfoumou et président du groupe parlementaire UNC à l’Assemblée nationale.

3. L’ex-femme de Paul Biya, née en 1935 à Monengombo, a continué ses études à l’École des sages-femmes à Nantes grâce à une bourse du Cameroun. C’est là que Paul l’a rencontré et l’épouse à Antony en France en 1961. Ils ont un fils, Franck Emmanuel-Olivier Biya

Franck, bébé dans les bras de Paul Biya





4. Elle est devenue la première dame camerounaise lorsque Paul Biya a été annoncé président de la République camerounaise le 6 novembre 1982 après la démission d’Ahidjo le 4 novembre.

5. Elle n’avait connu les délices du pouvoir en tant que première dame. Quand les années de braises arrivent avec leurs cortèges de « Villes mortes », répressions et autres, Jeanne Irène Biya était bien malheureuse de voir qu’on s’attaque ainsi à chaque fois à son mari Paul Biya, qu’elle voyait pourtant suffisamment dévoué pour la cause du Cameroun. Certains vont jusqu’à avancer qu’elle aurait demandé à son époux de quitter le pouvoir à un moment donné.

6. Mais cette fleur est détruite en 1992 des suites d’une courte maladie lors d’un déplacement du président Biya à Dakar. Une version qui ne contentera pas certains Camerounais, convaincus que leur première dame avait plutôt été assassinée. C’est tout le Cameroun qui est ému par la disparition de cette femme.



7. Peu de temps après sa mort, deux sœurs révolutionnaires européennes qu’elle visite souvent ont été tuées à Djoum. Des rumeurs avaient fait état de ce qu’elles avaient été tuées parce qu’elles devaient connaître la vérité entourant les circonstances de son décès.

8. Elle est inhumée le 1er août 1992 au Palais de Mvomeka’a le lieu de naissance de Paul de Biya. Son décès a touché profondément Paul Biya. Selon les dires, elle fut la première à conseiller son époux d’accepter le poste de président de la République après le tête-à-tête Ahidjo-Biya. Elle a également contribué à préserver l’image de marque de son mari.

9. C’est encore elle qui, le 6 avril 1984, a encouragé le président à tenir le gouvernail après le putsch manqué de La Garde républicaine. C’est Jeanne-Irène qui s’est révoltée contre la « misère » du président qui ne possédait comme seul bien immobilier connu au pays qu’une modeste villa dans le quartier Anguissa.



10. Elle a exigé que Paul Biya bâtisse une résidence digne de son rang dans son village natal ; d’où la villa présidentielle de Mvomeka’a construit par Clément Cacoub.

11. Entre 1992 et 1993, le palais Mvomeka’a était plus qu’un lieu de recueillement où Paul Biya ruminait sa nostalgie. Les collaborateurs témoignent que Paul Biya avait trouvé un refuge dans le travail.

12. Le 3 septembre, un registre des condoléances a été ouvert au Palais de l’Unité et, au moment où il s’est terminé le 7 septembre, des milliers de Camerounais de tous horizons et de toutes les persuasions politiques s’étaient arrêtés pour rendre hommage.

13. Le 25 août 1992, le président Biya a annoncé lors d’une allocution nationale qu’il chercherait un autre mandat en tant que président et que des élections anticipées auront lieu le 11 octobre 1992.

14. Dès 1993, soit un an après le décès de Jeanne-Irène, Paul Biya a fini son deuil. D’après la biographie du président (Les Secrets du pouvoir, Karthala, 2005), le coup de foudre entre Chantal Biya et Paul Biya s’est produit en 1993 lors de la soirée d’anniversaire du chef de l’État à Mvomeka’a, son village natal.

15. La mémoire de Jeanne-Irène Biya est passée dans les oubliettes avec le mariage du président Biya le 23 avril 1994 avec Chantal Pulchérie Vigouroux, soit un an après leur rencontre.

16. Des Camerounais réclament plus de vingt ans après la mort soudaine Jeanne-Irène Biya, le respect de sa mémoire. « Pour avoir soutenu le président Paul Biya à l’épreuve du coup d’État du 6 avril 1984, pour l’avoir entouré de ses conseils dans les années 90 marquant l’arrivée en force de l’opposition, Jeanne ne devrait pas être aussi rapidement oubliée », s’est plaint un membre de la famille.



17. Jeanne Irène Biya était considérée comme une mère de la nation. Accueillante et toujours souriants, ses anciens collaborateurs en témoignent. « Madame considérait tous ceux qui travaillaient à la résidence à ses côtés comme ses enfants. Que ce soient les gardes du corps, les responsables du protocole, ou encore les cuisiniers et les jardiniers. Elle appelait tout le monde “mon fils”, ou encore “ma fille”, “mes enfants”.

Source: www.camerounweb.com