Elle débarque sur la scène musicale camerounaise de manière fracassante et éclatante au début des années 80. Elle remporte le prix spécial (concours découvertes) en 1981 avec le titre "Mut'a Mbamba" ; une chanson devenue culte qui traverse les générations. Une étoile est née. Ses débuts sont prometteurs ; la jeune prodige est douée et on lui prédit déjà une brillante carrière musicale. Sa voix est étincelante. C’est aussi une excellente danseuse.
Jojo Ngallé qui avait l’œil pour détecter les jeunes pousses prometteurs, décide de produire son premier EP "Mut'a Mbamba". Un véritable délice dans lequel on trouve des titres comme « Makom Ma Bobe”, “O Wondi Mba”. Notons aussi dans cet EP la participation du défunt bassiste Gabonais Jean Yves Messan qui va sublimer cet EP avec ses lignes de basse originales. Pour vous en convaincre, je vous suggère d’écouter « Makom Ma Bobe ».
Jeannette Ndiaye est une Sénégalo-Camerounaise. Elle est sénégalaise de père et camerounaise de mère. Elle a embrassé la musique camerounaise de ses deux bras et s’est exercée avec brio sur la majorité des rythmes Camerounais. En 1985, sa carrière va prendre une autre dimension propulsée par le duo Tim & Foty.
Son album « Mbengue » paraît et est arrangé Maurice Foty. Cet album est une véritable tuerie ; un album sous-coté selon moi. S’il est vrai que le titre « Mbengue » a connu un succès remarquable, quid alors des galettes musicales comme : « Na Bwane », « Bona Tete », « Tete Koba », « How to love » ? Mention spéciale encore ici au terrible bassiste gabonais, Jean Yves Messan. C’est l’album de la maturité.
Elle va nous revenir quelques années plus tard avec l’album « Muna » dans lequel on peut par exemple apprécier le titre « Zen Fe » ; un bikutsi endiablé. On lui doit aussi l’album « Aimey ». Plusieurs titres se démarquent dans cet autre album, surtout que Jeannette Ndiaye a pris la peine de s’entourer des plus grands musiciens de la place parisienne le temps de cet album.
Allez écouter le titre « Funky and Fire » et vous n’en reviendrez pas. La première fois que j’ai écouté ce titre, j’étais loin de m’imaginer qu’il était l’œuvre d’une Camerounaise. Ce titre fait partie des chansons funky camerounaises les plus écoutées au monde.
Je suis même tenté d’affirmer que les Daft Punk ont plagié ou se sont inspiré du titre « Funky and Fire » de Jeannette Ndiaye pour leur titre à succès : « Get Lucky ». Bon les spécialistes trancheront ; peut-être suis-je trop chauvin.
Jeannette Ndiaye s’était établie en Italie où après une formation, elle travaillait dans le domaine de la maroquinerie. Elle va par la suite rentrer au Cameroun.
Jeannette Ndiaye va subir les affres des vicissitudes de la vie ; elle va sombrer dans une profonde dépression. Puis viendra la démence. On la voyait désormais errer dans les rues de Yaoundé, le regard hagard. Dans ses rares moments de lucidité, elle se rendait chez certains amis pour manger ou demander un peu d’argent.
Pour éviter toute polémique, nous ne reviendrons pas sur les circonstances troubles qui ont entouré sa disparition de la scène.