La célébration des 33 ans de l’unité nationale devrait certainement être une partie bien animée. Et parmi les présences remarquables dans la capitale politique du Cameroun, un certain Ni John Fru Ndi.
Au cours d’une réunion du Social Democratic Front (SDF), en fin de semaine dernière, la décision a été prise. Mais celle ci ne serait qu’une réponse (enfin) favorable du leader de l’opposition à une invitation que Paul Biya, le président de la république et garant de l’unité nationale, lui sert tous les ans. Après avoir longtemps décliné l’offre chaque année, Fru Ndi a succomber au charme du prestige cette année.
Mais au sommet du SDF, on met cela sous le compte des événements devant marquer la célébration des 25 ans du parti. Le Social Democratic Front est né le 26 mai 1990 dans le sang à Bamenda.
Sous les balles de la soldatesque du régime du Renouveau, des activistes du changement tomberont, alors qu’ils marchaient pour réclamer l’ouverture démocratique. Tous les ans, cette date d'anniversaire est célébrée par le parti dont le président revendique la victoire à l’élection présidentielle de 1992. La Cour suprême avait déclaré vainqueur le président sortant.
Fru Ndi n’a jamais avalé la pilule de cette soit disant «victoire volée», et chaque 20 Mai est l’occasion pour les militants de son parti de renouveler leurs revendications pour des élections plus transparentes. 25 ans après, c’est une occasion spéciale.
L’homme qui de plus en plus tourne le dos au radicalisme, va se rapprocher de Yaoundé et de Paul Biya, pour célébrer à sa manière l’unité nationale. Lui qui, quelques semaines avant, s’était déjà joint à la communauté nationale, pour soutenir les soldats au front contre Boko Haram.