La convocation du directeur de publication du journal Le Zenith, Flash Ndiomo par le patron de la Sécurité militaire (SEMIL), Emile Bamkoui, inquiète la corporation. Après le journal qui a saisi le Conseil National de la Communication (CNC), c’est tour du confrère Thierry Djoussi de dénoncer les agissements du chef de la SEMIL.
A l'observation, y en a qui font des efforts, pour que le Cameroun devienne une République bananière. Qu'y gagnent-t-ils ? Nul ne sait. Pourquoi le font-ils? Seul l'histoire le dira.
Convoquer un directeur de publication, dont la dernière parution épingle la division dont on a la charge au quotidien, sort en soi de l'ordinaire. Indiquer, en plus, dans la convocation que le concerné sera auditionné au sujet de ses ''allégations'', est un défi lancé à l'État de droit.
Que fait-on de la présomption d'innocence, socle de la justice camerounaise ? Le convoqué a-t-il le droit de se faire assister d'un avocat ? Si oui, pourquoi cela n'a pas été mentionné dans la convocation? Si, non, si jamais il se présente avec un ou ses avocats, sera-t-il auditionné en leur présence ?
En français, les mots ont un sens.
Allégation, selon Larousse, est un mot d'origine latine, employé le plus souvent au pluriel comme synonyme d'affirmation, de déclaration relativement à des faits dont l'existence reste à prouver, ou relativement à des prétentions fantaisistes. De ce qu'il précède, pas besoin d'être devin pour dire ce qui attend le directeur de publication: déjà considéré comme coupable, il sera entendu, puis recevra des gifles. Il paraît que c'est la spécialité de la maison.
Si ça se passait aux États-Unis, le Congrès aurait convoqué le responsable de cette division, pour l'interroger sur sa propension à piétiner leur travail de législateur. Les lois qu'on votent là, c'est pour les chiens? lui aurait-on posé comme question.
Hélas, nous ne sommes pas aux États-Unis ! Toutefois, nous sommes au Cameroun de Paul Biya. Et, c'est une sacrée chance! En effet, le président de la République n'a-t-il pas souhaité que l'on ''garde de lui l'image de celui qui a apporté à son pays la prospérité et la démocratie''? Monsieur le Président, après ceux qui s'intéressaient à vos funérailles, voici venus ceux qui veulent gâter votre héritage!
Merci de vous occuper d'eux, comme vous savez si bien le faire !
Par Thierry Djoussi
Journaliste