Haman Mana n’en a pas terminé avec Amougou Belinga. Le journaliste qui a refusé qu’une promotion de l’Esstic porte le nom du PDG du groupe l’Anecdote dénonce les pratiques peu recommandables du Zomloa qui n’honorent pas la presse.
“Entre-temps, une nouvelle race de journalistes est née, les «journalistes du Hilton», qui écument cet hôtel de Yaoundé, dans le seul dessein de picorer, de piquer dans l’assiette préparée par les inénarrables «Celcom», les chefs de cellule de communication des ministères, souvent commis à la tâche de la distribution du ‘‘gombo’’, et qui prennent ce travail très au sérieux. De grâce, si l’on veut accorder quelque respect à la profession de journaliste, que cesse ce ridicule manège. [...]
La «presse à gages», où on met un contrat sur une tête et le «journaliste»
l’exécute. Les listes d’homosexuels, les accusations de toutes sortes, sans aucune preuve. On a touché le fond. J’aimais souvent à me contenter du «Chaque société a les médias qu’elle mérite» de Alain Minc, mais pratiquer le journalisme dans un pays où d’authentiques maîtres chanteurs exercent sous le couvert de la presse peut être particulièrement dégradant.
Longtemps, je fus un partisan de la non pénalisation des délits par voie de presse. Mais je n’ai aucune pitié pour ces actes qui sont du banditisme aggravé par la salissure sur un métier qui tient tout de l’honneur.
J’ai vu naître et prospérer «les journalistes du Hilton» et la «presse à gages», dont le modèle achevé se trouve être un certain… Jean-Pierre Amougou Belinga.
Les ministères, syndicats, grandes entreprises para publiques et privées, ainsi que les associations de toutes sortes, organisent des rencontres de plusieurs types, pour des raisons et d’autres. La principale raison étant souvent de prouver qu’une activité a eu lieu, afin de justifier l’utilisation d’une ligne budgétaire. La présence des médias s’impose donc, dès lors que dans les justificatifs, il y aura des coupures de presse et des références audio et vidéo de comptes rendus passés aux journaux télévisés et parlés.
La conséquence, c’est la « motivation» permanente des journalistes venus couvrir l’événement. Les chefs de cellules de communication sont les commis à cette tâche, eux qui manipulent les sommes ainsi débloquées. C’est un système qui tourne tellement bien que même une télévision comme Canal2 a construit son business model sur la couverture payante des évènements…..”