Jours sombres et crise : le MRC n'est pas au bout de ses peines

Plusieurs affaires ont déjà commencé à mettre en mal le bon vivre du parti

Tue, 2 Aug 2022 Source: www.camerounweb.com

En marge de la visite du président français Emmanuel Macron au Cameroun, la plupart des partis politiques, parmi les plus représentatifs de la scène politique camerounaise, étaient présents dans la soirée du mardi 26 juillet 2022 au « Village Noah » à Yaoundé, pour une réunion de concertation avec des parlementaires français de la majorité présidentielle

Parmi les leaders politiques camerounais présents à cette rencontre facilitée par l'ambassade de France au Cameroun, figurait parmi les invités, Le Pr Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc).

Bien avant la visite de Macron au Cameroun, plusieurs affaires ont déjà commencé à mettre en mal le bon vivre du parti. Le parti n'a d'ailleurs pas fini de payer pour son boycott aux législatives de 2020.

Depuis que l’avocate et militante des droits humains, Michelle Ndoki a annoncé, le 5 juin, son intention de briguer la présidence du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, en 2023, beaucoup de choses se sont chamboulées au sein du parti présidé jusqu'à lors par Maurice Kamto.

Aux dernières nouvelles, en plus des tractations liées à la candidature de Michelle Ndoki, à la visite de Macron et autres, une nouvelle affaire vient secouer le parti. En effet, le MRC est accusé d'être un parti tribaliste. Quand on sait que le tribalisme est sévèrement puni au Cameroun, et que c'est l'une des causes de la guerre séparatiste, l'on s'inquiète déjà de la gravité de ces accusations en vers le parti de l'opposition.

Depuis 2019 et l'adoption de la loi contre le tribalisme, toute personne reconnue coupable de propos haineux à caractère tribaliste sera punie :

– d’un emprisonnement d’un à deux ans,

– d’une amende comprise entre 300 .000 et trois millions de Fcfa.

L’alinéa 3 nouveau du Code pénal, condamne plus gravement les catégories de personnes appartenant aux corps des fonctionnaires, les leaders politiques et religieux, les membres d’organisations non gouvernementales et les hommes de médias. Aussi le journaliste reconnu coupable d’outrage à la tribu par voie de presse pourrait-il verser une amende allant jusqu’à 20 millions de Fcfa.

En rappel, les discours de haine et ethniques ont gagné en intensité au Cameroun avec la crise sociopolitique et sécuritaire des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Mais aussi, au lendemain de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, notamment avec la contestation de certains leaders politiques d’opposition. Avec un peu plus de 250 ethnies, le Cameroun veut plutôt en faire une richesse, et non un moyen d’exclusion.

Alors cette accusation émise par le journaliste Sam Severin Ango, n'est pas à prendre à la légère. Il faut le rappeler, ce dernier est un ancien membre du parti qu'il accuse aujourd'hui. « Le MRC de Maurice Kamto tombe le masque : parti tribalo ethnique aux relents fascistes » questionne t-il.

D'après le confrère Actu Cameroun, ce n'est pas la première fois qu'il envoie une pique à son ancien parti.

« Ce qui m’a choqué dans le MRC est le fait que je n’ai pas reçu tous les soutiens du parti pour travailler dans une région fermée à l’opposition comme le sud... Nous nous sommes sentis abandonnés par Maurice Kamto dans le Sud. Il n’y est jamais allé en visite alors que c’était là-bas qu’on l’attendait le plus. On ne me donnait rien du tout au MRC en terme davantage. » lit-on chez le confrère.

Source: www.camerounweb.com