L'auteur du livre Rwanda, la vérité sur l'opération Turquoise. Quand les archives parlent est dans le viseur de la justice française. Charles Onana, d'origine camerounaise, est poursuivi, avec son éditeur, pour complicité de contestation du génocide des Tutsi au Rwanda.
L'audience a débuté hier, le 7 octobre 2024, au tribunal correctionnel de Paris. L'auteur est accusé d'avoir minimisé le génocide des Tutsi dans son livre paru en 2019. Connu pour ses propos controversés sur la question du génocide rwandais, il avait déclaré qu'il s'agissait de « l'une des plus grandes escroqueries du XXe siècle ».
Son avocat, Me Emmanuel Pire, affirme qu'Onana ne conteste pas le génocide, mais s'interroge sur tout ce qui s'est passé avant, pendant et après ce drame.
L'écrivain est poursuivi par plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, notamment l'association Survie, la Ligue des droits de l'Homme (LDH), et la Fédération internationale des droits humains (FIDH).
La commission indépendante d'enquête mandatée par l'ONU lors du génocide de 1994 au Rwanda estime qu'environ 800 000 Rwandais, en majorité tutsi, ont perdu la vie durant ces trois mois. Ceux qui parmi les Hutus se sont montrés solidaires des Tutsis ont été tués comme traîtres à la cause hutu. D'une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l'histoire et celui de plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour. Il convient de souligner qu'un génocide n'est pas qualifié comme tel en raison du nombre de morts, mais sur une analyse juridique de critères définis à l'époque par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948 de l'ONU.