Pour la présidente du Cameroon People’s Party, la modification de la constitution doit faire l’objet d’un référendum.
C’est l’un des leaders les plus actifs sur l’échiquier politique camerounais. Dans un paysage plutôt moribond, entre un parti au pouvoir sûr de son fait et une opposition souvent à cours d’idées novatrices, Kah Walla fait figure d’exception. Elle ne lésine pas sur les moyens pour ébranler le pouvoir en face.
On l’a encore vu le 22 mars dernier. Avec la députée Hermine Patricia Ndam et Alice Sadio, présidente de l’Alliance des forces progressistes (Afp), elles ont mobilisé une bonne frange de la population autour du concept « Le Cameroun veut l’eau ». Un signal fort que le leader politique envoie au Rdpc qui appelle son président national à modifier la constitution pour une élection anticipée.
« Il faut qu’on sache que la tentative de modification qu’il va avoir, a pour seul objectif de maintenir le régime Biya au pouvoir. Si ce régime se maintient au pouvoir, il va se maintenir avec tous ses échecs », affirmetelle.
« Le régime Biya a déjà modifié notre constitution plusieurs fois. Une constitution c’est le contrat qui nous régit tous en tant que Camerounais. S’il faut la modifier, il faut consulter tout le peuple camerounais. Oui, il y a des choses à changer dans notre constitution, mais on ne peut pas le faire avec la gouvernance par embuscade », martèletelle, prête à mener son combat jusqu’au bout. Vous avez dit pugnace ?
Sa biographie le démontre en tout cas. Elle est née en 1965 au Nigéria dans une famille où la politique coule de source. Très jeune, elle rejoint les rangs du Social Democratic Front (Sdf) de John Fru Ndi, un proche parent. Elle débute en 1990 comme observatrice avant de devenir une des plumes du chairman.
Le discours prononcé lors de la présidentielle de 1992 a été rédigé par elle, avec l’appui d’un collègue. L’ancienne conseillère municipale de Douala 1er avait tout juste 27 ans. Entre temps, cette diplômée en zoologie et en business administration de la Howard university aux Etats Unis
fonde Stratégie, un cabinet de conseil, leadership et management.
Elle est aussi très active dans la société civile. Avec notamment son mouvement « Cameroun ô bosso » lancé en 2008.
Devant cette ferveur politique, on comprend alors pourquoi en 2007 la Banque mondiale la reconnait comme l’une des sept femmes entrepreneures influentes d’Afrique. En 2011, l’hebdomadaire américain « Newsweek » la place parmi les 150 femmes qui font bouger le monde. Une première pour une Camerounaise.
En 2010, à la surprise générale, elle démissionne du Sdf. Son départ n’est pas un hasard. Nous sommes à un an des élections présidentielles et son ambition était de se présenter aux élections.