Kamto ira chercher les Camerounais partout" : Emmanuel Simh défend la stratégie de proximité
L'analyste politique critique l'absence de visites présidentielles dans certaines régions du pays
Dans l'émission "Droit de Réponse" sur Equinoxe TV, Emmanuel Simh a pris la défense de la stratégie de Maurice Kamto consistant à aller au-devant des Camerounais, y compris dans la diaspora. Il en profite pour critiquer vivement l'absence de proximité du président sortant avec certaines régions du pays.
Pour Emmanuel Simh, la démarche de Maurice Kamto répond à une logique simple : "La mission de Kamto, c'est d'aller voir les Camerounais là où ils sont. Même s'ils sont en Atlantique, même s'ils sont sur Mars, il va aller les chercher."
Cette métaphore hyperbolique illustre, selon lui, la détermination de l'opposant à ne négliger aucune communauté camerounaise, où qu'elle se trouve dans le monde.
L'analyste politique dresse un constat sévère du mandat de Paul Biya : "On ne peut plus faire sept ans de mandat sans une seule visite dans une région de son propre pays. Je n'ai jamais vu ça ailleurs : sept ans de mandat perdus."
Il énumère les régions délaissées : "Il n'a été ni au Nord-Ouest, ni à l'Extrême-Nord, ni à Yagoua." Cette absence de terrain contraste, selon lui, avec les défis auxquels fait face le pays.
Emmanuel Simh pointe particulièrement du doigt la gestion des situations d'urgence : "Il y a eu des désastres dans ce pays, M. Paul Biya est à Mvomeka'a." Cette référence à la résidence privée du président suggère une déconnexion avec les réalités du terrain lors des moments critiques.
"Et on me dit que c'est bien comme ça ?", s'interroge-t-il avec ironie, remettant en question cette approche de gouvernance à distance.
Face à ce qu'il présente comme un déficit de proximité présidentielle, Simh salue l'approche opposée de Maurice Kamto : "M. Kamto aspire à rencontrer les Camerounais. Il a dit qu'il ira les chercher partout où ils sont pour leur parler."
Cette philosophie politique de la proximité constitue, selon l'analyste, un élément différenciateur majeur entre les deux hommes politiques.
L'intervention d'Emmanuel Simh soulève une question fondamentale sur l'exercice du pouvoir : celle de la nécessité pour un dirigeant de maintenir un contact direct avec l'ensemble du territoire et de ses populations.
Cette critique de la "gouvernance à distance" s'inscrit dans un débat plus large sur les méthodes de gouvernement et l'importance de la présence physique du chef de l'État dans toutes les régions du pays, particulièrement celles confrontées à des défis sécuritaires ou humanitaires.