Selon les informations rapportées par Jeune Afrique, la chanteuse camerounaise Kareyce Fotso a donné un concert unique à l'Alhambra, à Paris, le 26 avril. Guitariste, percussionniste, auteure-compositrice et chanteuse, elle a souhaité faire de cet événement un moment de rencontre exceptionnel avec les diasporas du continent et un espace de célébration de la diversité culturelle du Cameroun.
Kareyce Fotso, plus connue des mélomanes occidentaux que du grand public africain, a choisi de présenter son dernier album solo, Mokte, paru en 2014, lors de ce concert. Cet album, qu'elle considère comme une parfaite allégorie du vivre-ensemble dans son pays, comprend 12 titres dans huit langues différentes, dont l'ewondo, le ghomala', le douala et le fulfulde. Pour Kareyce Fotso, rassembler harmonieusement des chansons dans différentes langues est la preuve que les Camerounais peuvent cohabiter sans heurts, en dépit de leurs différences.
Née dans une famille Bandjoun et élevée dans le quartier cosmopolite de Mvog-Ada à Yaoundé, Kareyce Fotso se décrit comme une "métisse culturelle". Elle invite chaque Camerounais à s'identifier à l'autre, à se nourrir de son existence et à s'en inspirer pour se transformer. La chanteuse déplore les réactions de certains de ses détracteurs, qui se sont détournés d'elle lorsqu'elle a choisi de chanter dans d'autres langues que la sienne.
Dans un contexte où le tribalisme s'immisce sournoisement dans le quotidien des Camerounais, Kareyce Fotso fustige les politiques qui, selon elle, alimentent les peurs irrationnelles et exacerbent la tribalité. Elle voit cependant un signe d'espoir dans le nombre croissant de mariages interethniques et multiculturels.
L'univers musical de Kareyce Fotso reflète également la diversité et le sublime. Biberonnée au bikutsi, l'ex-choriste de Sally Nyolo déploie un large répertoire, entre folklore traditionnel, jazz, blues, soul, folk et afro-pop. Elle confesse des goûts musicaux éclectiques et admire des artistes tels qu'André-Marie Tala, Richard Bona et Koko Ateba.
Le concert de Kareyce Fotso à l'Alhambra, tel que rapporté par Jeune Afrique, est bien plus qu'un simple événement musical.