S’il y a un membre du gouvernement qui défraie le plus la chronique ces dernières années par des sorties tintamarresques qui frisent une forme de mégalomanie selon certains observateurs, c’est bien madame le ministre de l’habitat et du développement urbain. De Banganté son département d’origine jusqu’à Yaoundé le siège des institutions, le constat est le même. Et ça dure depuis l’époque où elle a accédé à la tête de la mairie du chef du département du Ndé après un savant croc-en-jambe au patriarche Niat Njifenji qui pourtant auparavant l’avait parrainé politiquement parlant.
Un remake d’ailleurs pour ceux qui à l’époque avaient encore frais en mémoire ses démêlées avec l’homme d’affaire Honorable Ketchanga Célestin qui l’accusait d’avoir spolié sa société Queen Fish Company en la transformant par un tour de passe-passe juridicoadministratif en Queen Fish Cameroon tout en gardant curieusement les mêmes initiales à savoir QFC. Une affaire qui a jusqu’à présent connu plusieurs rebondissements et reste toujours pendante par devant les tribunaux et précisément la cour suprême à la suite du verdict rendu par la cour d’appel et récusé par le plaignant Célestin Ketchanga.
Malgré cette affaire non close qui d’office aurait dû disqualifier si l’on s’en tient à la lettre et à l’esprit de la circulaire qui encadrait celle-ci, madame le ministre à toute élection lors du dernier renouvellement des organes de base du RDPC qui survient en prélude d’un important congrès annoncé du parti au pouvoir. Elle réussira en jouant des coudes et des méthodes contestables voir peu orthodoxes à se hisser à la tête de la section RDPC Banganté-Nord sans adversaire avec selon toute vraisemblance, le coup de pousse intéressé de certains hauts responsables du parti des flammes qui auraient maille à partir avec le patriarche Niat Njifenji l’actuel président du sénat, pour cause de querelles de leadership dont son fils, l’actuel maire de Banganté et principal challenger politique de Ketcha Courtès dans le département, fait les frais. Selon les mêmes sources citées supra, tout ceci est rendu possible grâce le soutien inconditionnel du chef supérieur de Banganté qui selon ces mêmes sources ne raterait aucune occasion pour exprimer son animosité envers son illustre sujet et toute sa famille pratiquement voués aux gémonies par l’autorité traditionnelle garant des traditions et de la paix au sein de sa communauté.
D’où vient ‘il qu’il fasse preuve de tant de discrimination à l’égard de l’un de ses sujets ? Bien malin qui pourra pour le moment répondre à cette question tellement son soutien en faveur de Ketcha Courtès est flagrant. Un soutien dont l’actuel maire de Banganté et pratiquement toute la famille Niat font publiquement les frais malgré le soutien à eux apporté par une bonne franche de la population et de l’élite politique locale comme le démontre à suffire sa victoire écrasante et solennelle au poste de maire de cette ville malgré toute l’ingénierie malveillante déployée par madame le maire pour l’en empêcher. Les séquelles de cette épisode particulièrement douloureuse de la vie politique de la ville de Bangangté restent présentes dans le quotidien des fils et filles de ce département et au-delà où désormais, la chasse à l’homme contre tous ceux qui ne se soumettent pas à la volonté de madame le ministre est ouverte. Même les membres de la famille régnante par médias à sa solde interposés font les frais pourtant dit on en Afrique, le lien du sang est sacré.
S’il est légitime pour chaque citoyen d’avoir des ambitions politiques ou autres, il semble toutefois important d’avoir l’élégance de garder la mesure par réalisme. Le comportement de madame le ministre suscite bien des interrogations au point où il ne serait pas excessif de se demander si elle n’est pas davantage une épine dans la chaussure de Paul Biya résolument engagé à conduire le Cameroun vers la prospérité comme il le rappelait, voici quelques décennies au micro du journaliste français de radio Monte Carlo au cours d’un séjour en France. C’était en réponse à la question de savoir quel est le souvenir que Paul Biya voulait que le peuple camerounais garde de lui au terme de sa magistrature à la tête de notre pays.
Or, en ce qui concerne l’habitat et le développement urbain, cette volonté du président de la république sous Ketcha Courtè semble totalement compromise avec la présence des tas d’immondices qui jonchent régulièrement les quartiers de nos principales villes, une voirie urbaine dans un état de délabrement chronique, ce ne sont pas les populations de Nkolmesseng à Yaoundé ou de Lendi à Douala qui démentiront malgré l’existence des alternatives qu’offrent les produits innovants en matière de construction et entretien des voiries urbaines à des coûts particulièrement réduits soit 5 fois inférieurs à la mercuriale actuellement en vigueur dans notre pays. Ceci à côté d’un déficit en logements sociaux estimé à plus de trois millions d’unité il y a une demi-douzaine d’années malgré la volonté de certains partenaires internationaux d’aider le Cameroun à le résorber comme c’est le cas de l’italien Pazzaroti dont l’offre pourtant pertinentes selon un expert en la matière, n’a jamais prospéré pour des raisons que l’on ignore malgré l’implication de la primature dans ce dossier. Des cas qui rappellent fatalement que madame le ministre de l’habitat et du développement urbain ferait sans doute ce dont elle est humainement capable mais, pas assez pour réaliser des résultats attendus par la République dans la perspective de l’amélioration des conditions et de la qualité de vie dans les cités camerounaises. Peut-être pour y parvenir, faudrait se contenter du folklore par exemple à défaut de la voir tout écraser sur son passage juste pour flatter son égo sans doute démesuré.
Même les autorités administratives en poste à Banganté comme c’est le cas du préfet, le représentant personnel du président de la République dans le département à qui elle a adressé une demande d’explication, sont dans sa ligne de mire comme l’atteste ce facsimilé. C’est à croire que l’ivresse du pouvoir pour d’aucuns pourrait conduire à des crises d’hystérie.