Parfait Siki a passé hier sa première nuit en détention à la prison centrale de Kondengui. L’ancien secrétaire général par intérim n’a pas réussi à convaincre le parquet de son innocence. Il lui est reproché d’avoir gardé des documents de la Fecafoot qu’il compte falsifier. Le prévenu nie les faits.
Pour se retrouver en prison il a fallu monter tout un dossier contre le journaliste de Info+. Les premiers éléments fournis par Samuel Eto’o auteur de la plainte n’étaient pas assez solides pour embastiller le journaliste. Selon certaines sources, c’est ce qui a expliqué la longue garde-à-vue et les nombreux renvois pour complément d’enquête.
Au final, le sort de Parfait Siki a été scellé selon le journal Stopblablacam par le témoignage à charge de la première vice-présidente de la Fédération camerounaise de football Céline Eko.
« Pour gonfler ce dossier, Céline Eko, vice-présidente du Comex de la Fecafoot, a témoigné à charge. Jean Marie Nkoussa, un ancien proche collaborateur de Parfait Siki quand il était secrétaire général par intérim, a lui aussi été entendu à décharge. Avant que Parfait Siki ne soit renvoyé devant le procureur ce mardi. Il n’est pas reparti du parquet libre comme le demande la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun (Fedipresse) », indique le média.
Nomination
A en croire les sources, Samuel Eto’o a commencé par violer les textes de la Fecafoot dès son élection le 11 décembre 2021. Au lieu d’organiser l’élection des vice-présidents du comité exécutif de la Fecafoot comme le prévoit les dispositions de l’organisation, le nouveau président s’est contenté de nommer ses proches collaborateurs.
« Si on en croit les témoignages que nous avons recueillis, le film de cette affaire commence avec la victoire de Samuel Eto’o Fils le 11 décembre. L’ancien capitaine des Lions indomptables était en ballotage contre le président sortant Seidou Mbombo Njoya. Dans l’euphorie de cette victoire, le nouvel exécutif n’organise pas l’élection des vice-présidents du Comex. « Samuel Eto’o Fils les a nommés », susurre une source interne à la Fecafoot », rapporte le site.
Cette version serait confirmée par Guibai Gatama, ancien membre du Comex qui ne se rappelle pas avoir participé à l’élection des vice-présidents. « Guibai Gatama est le tout premier membre du Comex à avoir soutenu ouvertement la thèse d’une session fantôme. Ce journaliste fait partie des personnes qui ont été élues comme membres du Comex lors de l’assemblée générale élective de décembre dernier. Il ne se souvient pas avoir été convié à un aparté pour l’élection des quatre vice-présidents du Comex, comme le prévoit l’article 35 des statuts de la Fecafoot : « les membres du Comité exécutif élisent en leur sein quatre vice-présidents représentant chacun l’une des cinq aires suivantes, étant entendu que l’aire géographique dont est issu le président de la Fecafoot ne bénéficie plus d’un poste de vice-président » lit-on sur Stop Blablacam.
Le Faux
Pour régulariser la situation face aux critiques des acteurs du football qui s’interrogent sur les conditions de désignation des vice-présidents en question, il aurait été décidé de fabriquer un procès-verbal antidaté pour justifier le forfait. Problème, Parfait Siki n’était plus le SG par intérim. Il était remplacé par Benjamin Didier Banlock. C’est celui-ci qui aurait préparé et soumis le document à Siki pour signature. Le journaliste actuellement en détention à Kondengui dit ne plus avoir revu ce document querellé depuis sa signature.
« C’est donc Banlock qui a apporté lui-même ce procès-verbal antidaté à Parfait Siki pour qu’il le signe à la demande du président de la fédération. Le premier est reparti avec le document pour le soumettre à la signature de Samuel Eto’o. Devant les enquêteurs de la police judiciaire, le patron de l’Info+ a fait savoir qu’il n’avait plus jamais vu ce document après l’avoir signé. Ce qui n’a pas suffi à le disculper. », rapporte le média.