Les nouvelles ne sont pas bonnes pour Djanabou. La jeune veuve accusée d'avoir volé un téléphone portable par une dame qu'elle ne reconnait pas vit des moments difficiles. Suite à la publication sur les réseaux sociaux et médias digitaux de son cas, les responsables de la prison principale de Kondengui ont décidé de la sanctionner. Elle est suscpectée d’avoir eu accès à un téléphone portable pour communiquer avec l’extérieur. Djanabou est séparée de ses enfants et est placée en isolement. L'information est rapportée le journaliste et lanceur d'alerte J. Remy Ngono.
L'histoire de la jeune Djanabou choque les Camerounais. En effet selon le récit de Divid Eboutou, la dame venue à Yaoundé se chercher après la mort de son mari ne connaissait pas la dame qui l'accuse d'avoir volé son téléphone portable.
Le récit de David Eboutou
DJANABOU est une jeune mère de 28 ans, originaire de Maroua dans l'Extreme Nord-Cameroun. Ayant arrêtée très tôt ses études faute de moyens, elle embrasse la vie active pour subvenir aux besoins de sa famille qui vit dans les conditions extrêmement modestes à Maroua.
C'est dans ces conditions qu'elle rencontre un autre jeune homme qui deviendra rapidement son époux. Pour survivre, le couple multiplie de petits boulots dans l'espoir de lendemains meilleurs. De cette union sont nées deux charmantes fillettes que le couple s'évertue à élever dans la dignité.
Traumatisée par cette douleur vivace, elle décide de quitter Maroua, cette ville qui lui a arraché son amour pour venir à Yaoundé, chercher un nouveau départ.
Seule dans une chambre qu'elle loue au quartier TSINGA à Yaoundé, elle doit désormais compter sur son petit commerce ambulant constitué de quelques bouteilles d'arachides et de maïs pour subvenir aux besoins de ses deux petites orphelines âgées respectivement de 06 et 03 ans aujourd'hui, qu'elle traîne sous les intempéries, des rues de Yaoundé.
Munie de son seul courage et de sa foi en Dieu , il lui arrive souvent d'affronter quelques voyous qui ont souvent voulu abuser d'elle tard la nuit, après une journée de dur labeur. Elle n'a pas beaucoup de choix. Elle a besoin de ce petit bénéfice issu de son modeste commerce ambulant pour nourrir ses deux nourrissons devenues précocement orphelines, après l'actroce verdict de la nature.
Il y'a quelques jours, le ciel va de nouveau tomber sur la tête de DJANABOU.
Alors qu'elle était sortie comme à l'accoutumée exercer son petit commerce ambulant ,à peine avait-elle entamé son petit chemin de croix au niveau du Marché de MOKOLO, elle va être interpellée par une femme inconnue d'elle, hurlant de colère.
Après une chaude empoignade, cette dernière va faire entendre aux personnes sur place que DJANABOU est celle qui a soutiré son téléphone Androïd il y'a deux semaines.
Malgré les dénégations de DJANABOU qui jurait ne pas se reconnaître dans ces accusations sordides , une plainte contre elle sera adressée au Procureur et une convocation va lui être adressée.
Apres quelques jours de garde à vue au Commissariat, DJANABOU va donc se retrouver devant le Procureur le vendredi 13 Octobre 2023. Après avoir plaidé de nouveau son innocence, le juge va exiger d'elle , une caution de 100.000 FCFA et deux garants pour comparaître libre.
N'ayant ni argent, ni famille à Yaoundé pour assurer sa garantie ou pour s'occuper de ses deux nourrissons, elle va être placée en détention provisoire à la Prison Centrale de Kondengui dans la nuit du vendredi 13 octobre 2023 en compagnie de ses deux nourrissons.
Connaissant l'état de promiscuité qui sévit au quartier féminin de la Prison Centrale de Kondengui, il faut craindre que les petits nourrissons de DJANABOU ne contractent des maladies dans ce milieu infeste qui rendraient sa peine doublement pénible.
Nous nous activons dès lors et espérons que d'autres âmes humanistes nous aideront à sortir cette pauvre veuve et ses orphelines de nourrissons de l'enfer de la prison de Kondengui. En attendant , nous prions le Seigneur de veiller sur DJANABOU et ses nourrissons.