Les avocats du leader sécessionniste Ayuk Tabe sont inquiets. Dans la nuit du 14 au 15 août 2023, les cabinets de Me Amungwa Tanyi et Me Emmanuel Pekum logés dans l’immeuble d’Equity Trust Finance à Yaoundé ont été cambriolés par des individus non identifiés. Les avocats qui défendent plusieurs personnes suspectées d’être des séparatistes ambazoniens déclarent le vol de deux ordinateurs ainsi que de précieux documents indispensables pour la défense de leurs clients.
« Les deux ordinateurs contenaient plusieurs dossiers liés à la défense de nos clients notamment les journalistes. On a également emporté deux sacs qui contenaient les procès-verbaux d’audition de nos clients. Avec ce cambriolage, nous aurons de sérieuses difficultés à fournir certaines pièces devant le tribunal militaire de Yaoundé », s’indigne un des avocats qui se pose des questions sur le véritable mobile des cambrioleurs.
« Nous n’avons pas d’argent pour garder dans un cabinet d’avocats et cela me pousse à m’interroger sur ce qui peut pousser les malfrats à perpétrer un cambriolage dans nos services. Ces malfrats recherchaient-ils les documents ou bien c’est un message fort qu’ils veulent nous passer », s’interroge-t-il.
Me Amungwa avait déjà eu des embrouilles avec la justice camerounaise. En 2021, il avait été interpellé puis placé en détention pendant deux semaines. Il lui était reproché de détenir dans son téléphone portable, des images de propagande sécessionnistes. Il fut d’ailleurs inculpé par le tribunal militaire de Yaoundé pour les fait susmentionnés.
Se sentant désormais en insécurité, les deux avocats interpellent le gouvernement camerounais. Ils souhaitent que les autorités prennent des mesures pour assurer leur sécurité compte tenu de la sensibilité des dossiers qu’ils traitent.
« Il est important de souligner que la Protestation des défenseurs des droits de l’homme ne se limite pas à la ratification des instruments, mais doit également être mise en œuvre par les autorités nationales. Le gouvernement, les forces de sécurité et le système judiciaire ont la responsabilité de prévenir les violations des droits humains, de mener des enquêtes impartiales sur les actes de violence, d’intimidation et de traduire les auteurs en justice », affirme Etienne Tasse, responsable du Projet Presse Libre pour promouvoir les droits humains (PLPH).