Amougou Belinga s’acclimate à la prison centrale de de Yaoundé Kondengui. Le nouveau pensionnaire est inculpé pour complicité de torture et risque une lourde condamnation selon les professionnels du droit. La dernière évolution de l’affaire Martinez Zogo a déçu plus d’un. Alors que les Camerounais s’attendaient à apprendre les noms des personnes qui seront inculpées pour l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, la justice militaire, s’est contentée d’accuser la quasi-totalité des personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire pour des faits en lien avec la torture. Même ces suspects risquent des peines allant jusqu’à la prison à perpétuité, ces griefs ne permettent pas d’identifier les auteurs de l’assassinat de Martinez Zogo. Les Camerounais pourront donc savoir qui a torturé Martinez Zogo mais pas qui l’a tué ou encore qui a commandité tout ce plan macabre.
C’est ce flou qui entoure l’affaire de l’assassinat du journaliste de l’Amplitude FM qui pousse le journal l’ANCDOTE d’Amougou Belinga à présenter son fondateur comme un innocent, victime d’un complot d’Etat. La parution de ce jour du journal compare Amougou Belinga à l’affaire Dreyfus.
« Harcèlement sociomédiatique contre Amougu Belinga. Comme Dreyfus ? », titre le journal.
Le capitaine Alfred Dreyfus pour la petite histoire, fut un juif d'origine alsacienne. Il était accusé d’avoir livré des documents et informations secrets de l’Etat français aux Allemands et fut condamné en 1894 à la prison à perpétuité pour trahison. L’affaire Dreyfus fut l’une des plus célèbres erreurs judiciaires de la France. Le cas Dreyfus avait profondément divisé la société française et occasionné de nombreux soulèvement soldés par de nombreuses morts. Le capitaine sera finalement innocenté.
Au Cameroun l’affaire, il est très peu probable que Amougou Belinga soit le Dreyfus des Camerounais. Le profil très controversé d’Amougou Belinga empêche beaucoup de Camerounais de douter de sa culpabilité. L’affaire Amougou Belinga ne pourra donc pas créer des mouvements sociaux et paralyser le pays comme le souhaiterait ses partisans qui se comptent du bout des doigts.
Contraire à l’affaire Dreyfus où le chef du contre-espionnage avait œuvré pour que le véritable espion soit identifié, au Cameroun, le chef de cette institution fait partie des présumés criminels jetés à la prison centrale de Kondengui. Dreyfus une affaire d’Etat ne saurait donc être compare à une affaire de voyous d’Etat.