Kribi: des civils arborant la 'tenue militaire' déshabillés en public

Il y a deux semaines environ, le Colonel Badjeck rappelait que la vente, la confection, la distribution et le port de la tenue militaire étaient désormais interdits. Une communication qui semble ne pas avoir été entendue ou alors tout simplement ignorée par les populations de la ville de Kribi, département de l'Océan.

Ainsi, le 22 août dernier les commerçants du marché Nkolbiteng de la cité balnéaire ont assité à un spectacle inhabituel. Un jeune homme habillé d'un pantalon militaire croisait le fer avec deux militaires qui voulaient le déshabiller. Un renfort de cinq hommes en tenue viendra alors à la rescousse de ces derniers pour arriver à bout de leur mission. Une scène similaire s'est produite quelques jours plus tôt, avec cette fois-là pour cible une demoiselle qui arborait fièrement une jupe en "camouflé".

D'après le quotidien Le Messager du 24 août 2017 qui rapporte cette infortmation, il se trouve que des militaires mandatés par leur hiérachie soufflent le chaud et le froid sur tous les détenteurs de ce type de vêtements. Outre les usagers, les commerçants sont également dans le collimateur des forces de maintien de l'ordre. En effet, depuis une dizaine de jours, tout comptoir de vente des effets vestimentaires aux couleurs militaires est vidé de sa marchandise, sous le regard impuissant des commerçants qui crient à l'arnaque, peut-on lire dans le journal.

"Pourquoi est-ce que ces militaires emportent tous ces vêtements? Ils devraient être détruits sur place. C'est pas normal. Ils vont eux-mêmes les porter. Ils laissent les usines où on les fabrique pour venir les déranger, alors qu'ils savent d'où cette marchandise provient", fulmine un commerçant en colère.

Il convient tout de même de rappeler que la vente, la confection, la distribution et le port de la tenue militaire sont régis par la loi N°82-19. Elle a été adoptée par l'Assemblée nationale du Cameroun et promulguée le 26 novembre 1982 par le président de la République. En outre, des sanctions sont d'ailleurs prévues pour ceux qui s'aviseraient d'outrepasser ladite loi. "Est puni d'un emprisonnement de trois mois à deux ans et d'une amende de 50 000 à 200 000 FCFA ou de l'une des deux peines, celui qui vend, confectionne, achète, distribue, porte ou détient des effets ou insignes militaires".