Dans le but de remédier à la situation et de payer les dettes de l’Assemblée nationale (AN) aux différentes entreprises fournisseuses du parlement camerounais, mais aussi en vue de mettre sur pied un plan de gestion et d’utilisation parcimonieuse des ressources mises à leurs dispositions, les députés ont tenu ce lundi 17 août 2015 à Ngoa Ekellé, une réunion à cet effet.
Questeur à l’Assemblée nationale, l’honorable Kamsouloum Abba Kabir est le député chargé de piloter le projet qui vise à assainir l’usage intempestif et inapproprié de l’électricité, de l’eau, du téléphone et d’Internet à l’Assemblée nationale. Il s’est longuement exprimé au micro de la radio nationale, la Crtv.
D’après l’honorable, « Dans le cadre du Programme national de gouvernance (Png) à l’Assemblée nationale du Cameroun, il nous a été donné de constater qu’il y a une surconsommation du téléphone et du Net par rapport aux ratios ordinaires que nous pouvons accepter. Les factures qui sont présentées à l’Assemblée nationale sont de plus en plus importantes. Les services techniques de l’Assemblée nationale ayant fait un diagnostic préliminaire, on s’est rendu compte qu’effectivement il y avait des branchements anarchiques, et que certains numéros de téléphone qui sont mis au nom de l’Assemblée nationale ne sont pas effectivement à la disposition de l’Assemblée nationale. Il était donc question que les responsables des différentes directions et les chefs de secrétariats particuliers des cabinets des membres du bureau se réunissent ici pour qu’ensemble ils acceptent de collaborer afin que les enquêtes sur la consommation d’électricité, d’eau, de téléphone et du net soient menées jusqu’à leur terme et que des résolutions et mesures adéquates soient prises pour que les gaspillages en la matière soient réduits au minimum.
Pour le moment, nous avons déjà pu identifier tous les ordinateurs qui sont connectés, et nous avons donné un délai de deux à trois jours aux techniciens pour recenser tous les téléphones qui existent effectivement. Nous avons instruit aux différents chefs de structures qui doit veiller à ce que les téléphones ne soient plus utilisés de façon anarchique pour les besoins privés, et qu’ils soient strictement réservés aux besoins de l’Assemblée nationale. Nous attendons les résultats des enquêtes approfondies qui seront menées. »
Faut-il le souligner, l’utilisation anarchique des ressources d’eau, d’électricité et de communication ainsi que l’insolvabilité de l’Assemblée nationale vis-à-vis de ses fournisseurs est révélé alors que chaque année, chaque député perçoit la rondelette somme de 8 millions de FCFA dans le cadre des micros projets parlementaires à réaliser au cours de leur mandant.
S’il faut relever que cette somme a à maintes reprises été jugée insignifiante par les honorables qui ont souhaité voire l’enveloppe s’épaissir pour atteindre par exemple 20 millions de FCFA par députés, à l’instar des sénateurs qui devraient toucher chacun la rondelette somme de 100 millions de FCFA par an (si les propositions de ces derniers au gouvernement sont adoptées en l’État) ; il faut aussi préciser que 99 % des députés sont des hommes et femmes d’affaires qui écument les administrations, établissements publics administratifs voire entreprises parapubliques à la recherche de marché… les 4/9 précisément en raison du fait que la loi permet de les attribuer de gré à gré.
Un véritable paradoxe donc, de constater que nos honorables très budgétivores, en viennent encore à trouver le moyen d’utiliser le téléphone ou Internet à des fins privées.