Selon nos sources, la Conférence Épiscopales Nationale du Cameroun (CENC) n’a même pas été informée de la publication du communiqué du Procureur Ntamack.
La colère monte au sein de l’opinion, suite à la diffusion, le mardi 04 juillet 2017, des premiers éléments officiels de l’enquête pour « mort suspecte » de Mgr Jean-Marie Benoît Bala. La thèse de la noyade est considérée comme une véritable insulte à l’intelligence, une provocation face à la souffrance et à l’indignation que ce drame a suscitées.
Ebugnti vient par ailleurs d’apprendre que, contrairement à ce que prétend le communiqué du Procureur de la République près la Cour d’Appel du Centre, l’Eglise n’a pas réceptionné le corps de l’évêque défunt de Bafia.
Le document affirme, en effet, que « le corps a été remis ce jour (mardi, 04 juillet 2017) aux autorités de l’Eglise catholique aux fin d’inhumation ». Ce qui n’est pas exacte du tout.
Selon nos sources, La CENC, à qui doit être remis la dépouille de Mgr Mala, n’a même pas été informée de la publication du communiqué de Jean-Fils Kléber Ntamack.
Les autorités, dont parle le communiqué, l’ont appris comme tout le monde sur les ondes du Poste National de la Crtv. C’est alors que le Secrétariat Général de la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun a joint Mgr Samuel Kleda au téléphone.
Le président en exercice de la CENC était déjà en route pour Yokadouma, où est ordonné, ce mercredi 05 juillet, Mgr Paul Lontsié Keuné, nouvel évêque du diocèse éponyme. L’archevêque de Douala aurait voulu interrompre son voyage pour répondre à ce fait accompli. Mais il aurait été convenu d’aller au bout de l’ordination épiscopale.
Toujours de sources ecclésiales, Mgr Jean Mbarga, Archevêque de Yaoundé et président en exercice de la Conférence des Évêques de la Province Ecclésiastique de Yaoundé (CEPY) était bel et bien présent à Yaoundé ce mardi. Nous ne pouvons pas, au stade actuel des choses, dire s’il a été ou non informé.
Roublardise et confirmation
La publication des conclusions cavalières de Jean-Fils Kléber Ntamack ce mardi semble donc avoir été faite à dessein. Conscient d’avoir en face une institution ecclésiale qui n’est pas vive de réaction et dont le grand défaut est le manque de communication. L’objectif étant de la mettre devant le fait accompli.
Mais cette initiative désolante et déshonorante confirme tout simplement les récriminations de mauvaise foi et de manque de professionnalisme qui font l’unanimité contre le Procureur de la République depuis le début de cette enquête.
Elle vient aussi balayer les quelques doutes, s’il pouvait en subsister, sur la nature du décès de Mgr Bala. Elle confirme surtout la thèse de l’assassinat telle qu’émise par les évêques le 13 juin dernier, au sortir de l’Assemblée Plénière extraordinaire consacrée à ce drame.
Elle est enfin de nature à créditer l’implication, dans cet assassinat, de pontes du régime de Yaoundé, à travers des réseaux homosexuels et pédophiles, avec l’implication de quelques dignitaires de l’Eglise.