L'Etat de droit est une condition du dév't - Barroso

20161 XBARROSO Jose Manuel190516750.pagespeed.ic.uCWfnglnED Barrosso

Thu, 19 May 2016 Source: Le Jour

L’ex-président de la Commission de l’Union européenne souligne que c’est indispensable pour l’ambiance générale des affaires.

(…) Laissez-moi vous dire quels sont à mon avis, de l’expérience d’analyste du développement non seulement en Afrique mais aussi en Europe et dans d’autres continents, les facteurs cruciaux du développement. Je dirai qu’il y en a essentiellement trois, et d’autres biens-sûr, dont l’ouverture commerciale, une condition sine qua non pour le progrès économique.

Je ne connais aucun pays qui s’est développé dans le repli sur soi. Comme je le disais, les trois facteurs structurels du développement sont à mon avis : l’infrastructure, l’éducation, l’Etat de droit. C’est là qu’effectivement nous pouvons faire beaucoup de choses ensemble, les Européens et les Africains.

L’Afrique a besoin des infrastructures en termes d’énergie, de transport, routes et chemins de fer, mais aussi de télécommunications. Elle connait là un certain effort, parfois même un développement spectaculaire. Il faudra investir sur la connectivité par les transports avec les moyens d?énergie nécessaires et bien sûr les télécommunications.

Je le dis très franchement, l’Europe ne doit pas être jalouse, au contraire, sur le fait que d’autres partenaires comme la Chine viennent en Afrique faire des investissements dans les infrastructures. C’est normal, car ce sont de grandes économies qui cherchent aussi à avoir des rapports plus importants avec le continent. Il faut combiner les différents partenaires.

En ce qui concerne l’éducation, tous les hommes politiques disent qu’ils aiment l’éducation. Dans mon cas c’est vrai ! L’éducation est la première condition pour le développement. Là aussi, l’Afrique en général fait des progrès. Et je crois que dans l’éducation, l’Europe peut aider. Je me rappelle bien de ce que disait l’ancien président de la Tanzanie, Kikwete, que des professeurs de mathématiques, d’anglais, de sciences admis à la retraite en Europe, parfois très jeunes, pouvaient venir en Afrique. Au-delà, il faut imaginer des partenariats publics-privés dans le domaine de l’éducation.

Il faut éduquer les gens pas pour être tous docteurs en sciences, en lettres, en droit ou en relations internationales. Mais pour l’apprentissage. Il faut une offre de carrières moyennes pour des professions qui sont essentielles et qui parfois manquent non seulement dans les entreprises multinationales, elles sont capables de se débrouiller, mais aussi dans les petites entreprises qui ont besoin d’un certain type de qualification et de talent. Là aussi, l’Afrique a besoin de cadres supérieurs mais aussi des cadres intermédiaires.

Source: Le Jour