Conflits familiaux ou de deux entités font de nombreux victimes collatéraux dans le commerce à Yaoundé.
Jetés pêle-mêle, des bouteilles d’alcool, des appareils électroniques, des tapis, des canapés, fauteuils… jonchent le sol d’un complexe commercial vendredi dernier au quartier Fouda à Yaoundé.
Des éclats de voix provenant de l’intérieur du bâtiment prouvent qu’il ne s’agit pas d’un déménagement ordinaire. Le responsable d’un restaurant, piano-bar, institut de beauté et d’une laverie est visiblement embarrassé. L’expulsion forcée a eu lieu en présence d’un huissier de justice et des éléments anti-émeute.
Et pour cause ! Un conflit familial opposant la veuve du propriétaire des lieux et un cousin éloigné du défunt. « Jusqu’ici, les lieux étaient exploités par un cousin éloigné du défunt propriétaire depuis 1958. Ce qui avait suscité des tensions au sein de la famille qui a porté l’affaire au tribunal.
Le procès avait déclaré dame Fouda, veuve du défunt, légitime propriétaire des lieux », explique un témoin. Visiblement mécontent de la décision du tribunal et se voyant perdre pour toujours les frais de location du complexe commercial, il décide avec l’aide d’un huissier de justice d’expulser les locataires des lieux en arguant être le propriétaire légitime.
« Je n’étais pas informé de l’expulsion, la preuve, l’huissier de justice a été incapable de me présenter les documents notifiant l’expulsion », se plaint le responsable du complexe commercial.
Ce cas n’est hélas pas isolé. En mars dernier, Les locataires du Complexe commercial situé dans le bâtiment de l'hôtel Hilton à Yaoundé avaient également payé les frais d’une expulsion forcée à cause d’un conflit opposant deux entités : la Cameroon Hotels Corporation S.A., (CHC), propriétaire dudit centre commercial et la société Bâtiment et Immobilier SCI (Batimo). Ce dernier de manière répétitive n’avait pas respecté les clauses du contrat, notamment par le non paiement de plusieurs trimestres de loyers.
Ce phénomène qui devient de plus récurrent, fait des victimes collatérales dans le commerce. En effet, les propriétaires des commerces estiment souvent des pertes à plusieurs millions de F.
Le responsable d’un centre commercial qui abrite des restaurants, piano-bar, institut de beauté, laverie, etc, estime les pertes à de centaines de millions de F après l’expulsion forcée de vendredi dernier.