Pour être attendu, l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala l’était. Pour preuve, dès ce 26 août 2015, au lendemain de l’annonce de l’ouverture, les chaises d’attente étaient prises d’assaut par quelques citoyens, venus inaugurer les services, comme Hassana Blama.
L’homme accompagne sa jeune épouse : « J’en ai entendu parler ce matin (mercredi dernier, Ndlr) à la télé et nous sommes aussitôt venus. On attendait que ça ouvre depuis. Avant, nous allions à l’hôpital de district de New Bell. J’habite ici à Ngodi Bakoko et ce n’était pas une petite distance».
Il apprécie particulièrement l’accueil à l’Hgoped, très bon, même si pour lui, il faut avoir les moyens pour venir s’y soigner : « L’échographie ailleurs coûte 10 000F. Ma femme l’a faite ici à 14 450F».
Mais, le prix ne l’a pas vraiment stoppé, tout comme cette autre patiente qui avoue à mots voilés ses problèmes d’enfantement et espère enfin voir la « lumière » grâce à cette formation sanitaire de 1ère catégorie de Douala dédiée à la santé de la femme et de l’enfant.
Pour les consultations, une dizaine de box sont déjà disponibles en gynécologie, pédiatrie et aux urgences. « Aujourd’hui, nous pouvons recevoir jusqu’à une centaine de malades », assure le directeur général de l’Hgoped, le Pr Emile Télesphore Mboudou, gynécologue-obstétricien.
Et parmi ces malades, on pourrait compter des hommes, l’institution possédant des services autres que les principales, comme l’ORL, l’ophtalmologie… Le Dg précise toutefois : « On peut recevoir les hommes adultes ici, mais nous souhaiterions ne pas les hospitaliser, parce que ça peut poser un problème éthique d’hospitaliser les hommes et les femmes».
Et l’attente de l’Hgoped, elle ne concerne pas que les habitants de Douala et ses environs. Avant-hier, par exemple, on a pu croiser un homme dont la femme, résidant pourtant à Yaoundé, souhaite donner naissance à leur enfant dans deux semaines ici. Ça va jusque hors de nos frontières, l’hôpital ayant déjà reçu des patients venus du Tchad, de la Guinée équatoriale, du Gabon.
Le plateau technique doit y être pour quelque chose. Un équipement que le Pr Emile Télesphore Mboudou estime « plus moderne » que tout ce qu’il a déjà vu, lui qui a travaillé dans les hôpitaux Général et Gynéco-obstétrique de Yaoundé.