Mardi dernier, l’Institut africain d’informatique Cameroun-Centre d’excellence technologique Paul Biya a une fois encore célébré l’excellence de la formation professionnelle.
En effet, à travers une double cérémonie organisée dans son campus de Nkol-Anga’a (banlieue de Yaoundé, sur la route de Mfou), l’établissement inter-États d’enseignement supérieur, représentation du Cameroun que dirige le représentant-résident Armand Claude Abanda, a procédé à la remise d’originaux de diplômes aux étudiants des promotions 2012-2013 et 2013-2014, et des attestations de fin de formation des séminaristes de l’ambitieux programme Mijef 2035.
Cet événement qui a, comme par le passé, mobilisé grand monde au campus du Cetpb était présidé par le secrétaire général Urbain Ébang Mve, représentant le ministre des Finances (Minfi) Ousmane Alamine Mey. En présence, du professeur Souleymane Koussoube, Benadjingar Djerabe Goldoum et Patrick Thomas, respectivement, directeur général de l’Iai-siège, coordonnateur général et conseiller technique de l’Iai, ainsi que des membres du corps diplomatique, le représentant Microsoft Cameroun et Gabon, les autorités administratives et locales du département de la Mefou et Afamba.
Ces hommes et femmes (y compris des officiers de l’armée) qui ont reçu leurs originaux de diplômes étaient, entre autres, des ingénieurs des travaux informatiques option informatique de gestion, systèmes et réseaux, génie logiciel, maintenance micro-informatique et réseaux.
Les élus du jour ont reçu des parchemins qui, comme l’a relevé le représentant-résident, «à coup sûr permettront de résoudre le problème de leur insertion professionnelle». Et le coordonnateur général de reconnaître que les diplômes reçus par les étudiants mardi dernier constituent «un appel de qualité et de référence obtenu au sein de l’institution qui rayonne et qui vous ouvre les portes du monde professionnel ou améliore votre rendement pour ceux qui ont déjà un emploi».
Avant de leur demander de se départir de tout complexe et surtout de ne jamais douter de leurs compétences. Bien plus, il a été demandé aux heureux récipiendaires de respecter les valeurs humaines que sont la passion, la rigueur et l’humilité dans le travail. En bon moraliste, s’adressant toujours aux lauréats, M. Djerabe Goldoum est allé puiser dans cette pensée de Jean Juarès (homme politique français, ndlr) : «Ses paroles parlent de l’avenir et des valeurs que vous devrez garder chevillées au cœur pour construire votre vie d’adulte, pour être des femmes et des hommes épanouies sur lesquels notre pays sait qu’il pourra compter.
Elles parlent du courage qu’il vous faudra avoir et dont je sais que vous avez déjà fait preuve pour arriver là où vous êtes aujourd'hui. Le courage pour vous tous, courage de toutes les heures, c’est de supporter sans fléchir les épreuves de tout ordre, physiques et morales, que prodigue la vie». Non sans que le Secrétaire général du Minfi prépare psychologiquement ceux-ci aux réalités spécifiques du monde professionnel : «Après la vie de l’école, vient l’école de la vie, la vie professionnelle, la vie active, qui ont leurs réalités.»
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Un demi-millier de séminaristes. C’est le nombre d’enfants, jeunes et femmes de la capitale politique du Cameroun et ses environs qui ont bénéficié d’une formation en informatique au Cetpb. Ils sont issus de divers horizons culturels et socioprofessionnels (écoliers ; élèves ; étudiants ; femmes d’affaires, du secteur agro-industriel et commercial ; enseignantes ; fonctionnaires ; esthéticiennes…).
Selon Agnès Ewunu, formatrice, «ces jeunes, enfants et femmes ont reçu des enseignements sur les programmes d’application ou modules basiques que sont Microsoft Word, Excel, Internet, les réseaux sociaux et l’initiation à l’entreprenariat ou montage de projets». Des enseignements qui rentrent en droite ligne des missions dévolues au programme Mijef 2035, officiellement lancé le 13 mars 2015 à Yaoundé et parrainé par la Première dame Chantal Biya : projet de formation en informatique des couches sociales marginalisées.
Une volonté manifeste des pouvoirs publics d’arrimer cette catégorie de personnes, à travers le pays, à l’usage de l’outil informatique. Car, à l’heure du numérique, il n’est un secret pour personne que les analphabètes du troisième millénaire sont des personnes qui ne savent pas manipuler un ordinateur (ou Personal Computer).
Et Armand Claude Abanda de réitérer : «Mijef 2035 qui a pour ambition de former un million de jeunes, d’enfants et de femmes, pour l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035, et dont la marraine nationale est la Première dame Mme Chantal Biya, est un programme social de formation et d’éducation des jeunes, d’enfants et des femmes à la maîtrise de l’outil informatique, des technologies de l’information et de la communication, à l’autonomisation et la responsabilisation de ceux-ci quant à l’orientation de leurs vies et leurs carrières respectives ».
Toute chose confortée par l’intervention du coordonnateur général de l’Iai qui affirme : «Les formations dans les métiers courants de l’informatique, de l’information et de la communication doivent être utiles aux États.» Bien plus, il a invité le demi-millier de séminaristes à «utiliser à bon escient les connaissances acquises pour éviter les effets pervers des technologies de l’information et de la communication (Tic)».
Prenant la parole, le Sg du Minfi devise : «L’opération Mijef participe de manière concrète à la mise en œuvre de la très haute exhortation du chef de l’État en faveur de la modernisation de notre économie grâce à des femmes et à des hommes aptes, capables de relever les défis du 21è siècle». En acceptant de parrainer cet ambitieux programme, «Chantal Biya a bien voulu, une fois encore, réanimé sa foi en la jeunesse et en la femme.
Vous devez par conséquent être au fait des avancées de la science et de la technologie pour permettre à notre pays d’échapper à la marginalisation». Dans le cadre de cette nouvelle plateforme éducative, d’après le patron de l’Iai-Cameroun, «près de 4.000 jeunes, enfants et femmes ont déjà été formés», à travers le pays. À cet effet, la cuvée de la ville de Dimako (région de l’Est) composée de 300 bénéficiaires a été mise sur le terrain le 29 août dernier. Et le lendemain (30 août), celle de la ville de Bafoussam (région de l’Ouest), comprenant 1200 bénéficiaires».
Innovations et gratitudes L’apprentissage de la langue chinoise est obligatoire pour les étudiants de l’Iai-Cameroun depuis l’an dernier. En effet, l’enseignement de ce moyen de communication a été rendu possible à travers la signature d’une convention avec l’institut Confucius, accord qui a permis à l’établissement de recevoir trois enseignants permanents du chinois, venus directement de la Chine pour la cause.
Et compte tenu des enjeux de la technologie chinoise aujourd’hui, selon le patron de l’institution, bon nombre d’étudiants de l’Iai-Cameroun sont actuellement en formation à l’empire du Milieu. Dans ce registre des innovations, selon l’ingénieur informaticien de haut vol, depuis le 29 août dernier, Microsoft a donné son accord pour le soutien et l’encadrement de certains des projets de l’Iai implémentés sur l’ensemble du territoire national.
Le vœu d’Armand Claude Abanda étant de faire du Cetpb : «sur le plan national, une institution technologique émergente qui innove grâce à des espaces multimédia modernes permettant aux étudiants de développer des projets innovants en liaison directe avec l’ensemble du réseau Iai, dans le but de créer des richesses par la mise en commun des performances créatives de nos étudiants.»
Du haut de sa tribune, le représentant-résident de l’Iai-Cameroun a, sous une forte ovation des étudiants mobilisés en grand nombre, remercié les pouvoirs publics pour avoir bitumé le tronçon qui donne accès au campus, à partir de la route principale. Et M. Abanda de renchérir : «Grâce à cette route bitumée, il y a bon nombre de mini-cités qui sont aujourd’hui construites tout autour de l’Iai-Cameroun, et un peu plus loin.»
Le tour du représentant-résident de promettre au Minfi, tout son apport pour la réussite des missions à lui dévolues. «Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour vous soutenir dans vos actions dynamiques du développement des Tic. Le gouverne se félicite des acquis de l’Iai et reste très attentif aux réformes et innovations de l’Iai, notamment à l’enseignement du chinois», a exprimé à son tour le secrétaire général du Minfi.
Invitant le représentant-résidant à ne pas dormir sur ses lauriers, M. Ebang Mve rappelle cet adage : «Quand on a donné, quand on est félicité, on en demande encore !» Et aux enfants, jeunes et femmes, le Sg rassure : «Avec vous, par vous et grâce à vous, l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035 voit sa certitude renforcée, consolidée et confirmée.»
À la fin de la cérémonie de remise des parchemins, en signe de leur reconnaissance à l’endroit de l’Iai pour cette formation gratuite en informatique, les lauréats (femmes enfants et jeunes) de la paroisse catholique Saint Pierre de Kong au quartier Essos à Yaoundé, ont remis au représentant-résident de l’Iai-Cameroun un cadeau.