L'ONU publie un rapport édifiant sur l'Afrique centrale

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Fri, 17 Jun 2016 Source: journalducameroun.com

Le Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale vient d’y présenter un rapport retraçant les principaux faits survenus sur les plans politique et sécuritaire en Afrique centrale.

Suite à une demande du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (Onu) le 11 juin 2015, le Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (Unoca) vient de publier un rapport consacré à la situation sécuritaire et politique en Afrique centrale. Le représentant spécial du secrétaire générale de l’Unoca, Abdoulaye Bathily, a présenté ledit document à New York le 15 juin 2016.

En 20 pages, le document aborde les faits survenus à la période de novembre 2015 à mai 2016 au Cameroun, en Guinée équatoriale, au Congo Brazzaville, au Tchad, au Gabon et en République centrafricaine. Notamment en ce qui concerne les élections présidentielles, les droits de l’homme, le terrorisme et la crise humanitaire et la situation socio-économique.

Concernant la situation politique du Cameroun, l’Unoca se souvient que «des appels ont été lancés en faveur d’une anticipation de l’élection présidentielle de 2018, ce qui nécessiterait toutefois un amendement de la Constitution. Lors d’une conférence de presse tenue le 29 mars, quatre partis politiques d’opposition ont officiellement rejeté une telle perspective, quelques responsables de l’opposition se déclarant également opposés à ce que le président Paul Biya brigue un nouveau mandat. Après avoir interdit l’accès au lieu de la conférence de presse, la police a arrêté plusieurs chefs de l’opposition, leurs sympathisants et quelques journalistes, qui ont tous été relâchés dans la journée (…)

Le 7 avril, dans une lettre ouverte au ministre de l’administration territoriale, quatre partis politiques d’opposition ont critiqué le gouvernement pour son attitude vis-à-vis de la question de la liberté de réunion. Le 8 avril, une vingtaine de militants de deux partis d’opposition, le Cameroon People’s Party et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun, ont été arrêtés à Yaoundé pour incitation à la rébellion, alors qu’ils distribuaient des tracts appelant la population à se mobiliser pour protester contre l’action du gouvernement accusé de réduire l’espace politique et contre le manque de services sociaux; ils ont par la suite été relâchés ».

Selon l’Unoca, du 30 novembre 2015 au premier semestre 2016, la situation dans la sous-région a été marquée par la menace persistante qu’a représentée Boko Haram qui a mené des exaction et attaques terroristes presque chaque jour chaque jour. Le rapport cité mentionne près de 1 200 personnes tuées depuis 2003, dont 1 098 civils, 67 soldats et 3 agents de police, en perpétrant 315 attaques et 32 attentats-suicides.

Il souligne également les victoires enregistrées par les forces de défenses nationales et le force mixte. Lesquelles ont été favorisées selon l’Unoca par l’acquisition de nouveau matériel militaire et l’amélioration de la collecte de renseignements.

Quelques faits, le 15 février, les forces armées camerounaises ont annoncé qu’elles avaient tué 162 combattants de Boko Haram et libéré plus de 100 otages lors d’une opération menée plusieurs jours auparavant à Goshi dans l’État de Borno (Nigéria). Le 5 avril, les troupes camerounaises et nigérianes opérant au sein de la Force multinationale mixte ont annoncé qu’elles avaient capturé environ 300 combattants de Boko Haram et libéré plus de 2 000 otages lors d’une opération conjointe menée dans le secteur de Walasa, dans le même État.

«La violence perpétrée par Boko Haram dans l’extrême nord du Cameroun a de graves conséquences humanitaires. On compte désormais 169 970 personnes déplacées à l’intérieur du pays. Durant la période à l’examen, le Cameroun accueillait également environ 64 891 réfugiés nigérians; environ 50 000 personnes qui avaient fui la violence ont été renvoyées par la force au Nigéria. L’est du pays a continué d’accueillir plus de 250 000 réfugiés de la République centrafricaine», souligne le rapport.

Parlant des droits de l’homme le rapport indique que «des préoccupations ont également été exprimées concernant des allégations de violations des droits de l’homme commises pendant les opérations militaires contre Boko Haram, des rapports laissant entendre que les forces de sécurité des pays touchés auraient tué ou arrêté arbitrairement des civils soupçonnés de liens avec le groupe. Des allégations graves de torture, de violences sexuelles, de destruction et d’appropriation de biens ainsi que de détention provisoire prolongée commises par les forces de sécurité ont également été faites».

Source: journalducameroun.com