L'ONU se penche sur la disparition de Melvin Tchamba Ngassam

Melvin Tchamba Ngassam Melvin Tchamba Ngassam

Wed, 8 Jul 2015 Source: Journal du Cameroun

Les Nations Unies remettent au-devant de la scène l’enquête sur la disparition de Melvin Tchamba Ngassam au Congo. Les proches de l’ingénieur camerounais sont sans nouvelles de lui depuis le 08 avril 2011.

Le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, placé sous la tutelle du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, a examiné le dossier Melvin Tchamba Ngassam lors de sa 106ème session, tenue à Genève du 06 au 15 mai 2015. Le Groupe de travail a ensuite rédigé un rapport sur le cas de cet ingénieur, rapport qui a été remis aux gouvernements camerounais et congolais le 26 juin 2015.

«En transmettant ce cas, le Groupe de travail a exprimé le souhait que des enquêtes appropriées soient menées pour élucider le sort et l’endroit où se trouve la personne portée disparue et pour protéger ses droits», explique Ariel Dulitzky - Président-rapporteur du Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires – dans la lettre envoyée au Coordonnateur du Collectif Retrouvez Tchamba Ngassam Melvin le 1er juillet dernier.

Melvin Tchamba Ngassam, ingénieur des eaux, forêts et chasses, est porté-disparu depuis le 08 avril 2011. C’est un de ses collègues, avec qui il était allé effectuer une mission à Zanaga, district du département de la Lékoumou au Congo-Brazaville, qui eût à annoncer avoir constaté sa disparition à 03 h 40 du matin. A 00h18, l’ingénieur avait eu une communication téléphonique avec sa sœur cadette.

Les enquêtes administratives et judiciaires menées au Congo ont conclu à deux hypothèses : qu’il se serait suicidé ou qu’il se serait égaré en forêt. Conclusions vite dénoncées par le «Collectif Retrouvez Tchamba Ngassam Melvin» (CRTNM). Le corps de l’ingénieur n’a jamais été découvert à ce jour.

La structure pour laquelle il travaillait, Geospatial technology group (GTG) Congo, était en charge de l’élaboration de concessions forestières pour certaines sociétés. Le CRTNM s’est étonné du fait que la structure qui employait l’ingénieur camerounais s’est empressée de demander un jugement déclaratif de décès 18 jours après la disparition ; «alors que le Code de la famille congolais dispose que ce n’est que six mois après la disparition d’une personne sans nouvelle, qu’on pourrait la déclarer décédée.»

En octobre 2012, selon l’enquête du CRNTM, le père de Melvin s’est vu proposer par GTG Congo de signer les papiers attestant qu’il reconnaissait le décès de son fils, afin qu’il puisse bénéficier de l’indemnisation au civil la famille. Les preuves du décès n’ayant pas été fournis, il ne s’est plus rendu au Congo.

Le CRTM a décelé de nombreuses contradictions et curiosités dans l’enquête menée au Congo. La saisie par la suite des autorités consulaires et administratives camerounaises s’est avérée infructueuse.

La source interrogée par le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, estime que l’ingénieur «aurait été enlevé par des agents de sécurité de la compagnie Geospatial Technology Group Congo (GTGC) et la police congolaise».

«La source soupçonne que M. Tchamba Ngassam aurait découvert quelque chose de louche dans les activités de GTG Congo et que ceci aurait conduit à sa perte», lit-on dans le Rapport du Groupe de Travail.

L’institution se dit disposée à examiner toute nouvelle information en rapport avec cette affaire lors de sa 107ème session, qui se tiendra à Genève, du 14 au 18 septembre 2015.

Source: Journal du Cameroun