L'ONU va intervenir dans l'affaire Olanguena Awono

12357 Olanguena Awono 45 1671 Ns 500 Le détenu politique Urbain Olanguena Awono

Mon, 20 Mar 2017 Source: hurinews.com

Alors qu’il est attendu ce mardi 21 mars 2017 à la Cour suprême dans l’affaire du détournement de 80 millions de F CFA qui lui a valu 20 ans de prison ferme, l’ancien ministre camerounais de la Santé attend d’être fixé par le Comité des droits de l’homme des Nations Unies. Cette instance a été saisie en 2015 d’une plainte pour détention arbitraire.

La loi qui crée le Tribunal criminel spécial (Tcs) donne 6 mois à la Cour suprême pour vider sa saisine. Mais il a fallu plus de 3 ans à cette haute juridiction pour enrôler l’affaire du détournement de 80 864 242 de F CFA imputé à Urbain Olanguena Awono. L’ancien ministre camerounais de la Santé sera à la Cour suprême le 21 mars prochain pour faire valoir ses arguments contre l’arrêt N°20/CRIM/TCS rendu le 12 août 2013 par le Tcs.

Condamné à 20 ans de prison, Olanguena Awono est accusé d’avoir courant 2003 certifié et liquidé le paiement d’un marché de livraison de moustiquaires. Le promoteur de l’entreprise en charge de fournir la prestation, d’abord détenu à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui, a réussi à s’évader. Ce dernier s’est prévalu d’un dossier de paiement portant de fausses signatures pour percevoir les 80 millions de F CFA au Trésor.

De son côté, l’ancien ministre dit ne pas connaître ce prestataire de service qu’il a traîné devant les tribunaux pour avoir imité sa signature afin de se faire payer ce pactole. Autre fait important, tous les fonctionnaires du ministère des Finances qui ont validé le dossier de paiement de ce marché puis payé cette somme d’argent n’ont jamais été poursuivis.

Urbain Olanguena Awono a déjà écopé de 10 ans de prison ferme à la Cour suprême en août 2015 pour une affaire de malversations financières de près de 400 millions de F CFA. Soit 5 ans de moins que la peine infligé en juin 2013 par le Tcs. Il est reproché cette fois à l’ancien patron de la Santé d’avoir subventionné des ONG engagées dans les campagnes de sensibilisation sur la lutte contre le SIDA « plutôt que de les soumettre à la procédure de passation des marchés », d’après la Cour suprême.

Depuis 2015, Urbain Olanguena Awono est reconnu comme prisonnier politique par le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P), une ONG basée en France qui défend la cause des détenus politiques en Afrique centrale. L’ancien ministre a d’ailleurs saisi en 2015 le Comité des droits de l’homme de l’ONU pour dénoncer une « détention arbitraire ».

L’Etat du Cameroun aurait déjà transmis sa communication à l’instance et lui-même sa réplique. L’on s’achemine vers une recommandation de ce Comité allant dans le sens de sa libération et de son dédommagement comme ce fut le cas de bien d’autres avant lui. Le 31 mars 2008, Urbain Olanguena Awono a été arrêté à Yaoundé. Il sera écroué à la prison de Kondengui quelques jours plus tard.

Source: hurinews.com